Dans un récent balado de l’Institut canadien des actuaires (ICA), les présidents sortant et futur de la Commission sur les changements climatiques et la viabilité de l’ICA ont discuté du rôle des actuaires dans l’analyse des risques liés aux assurances. Ils ont aussi abordé le rôle de plus en plus important qu’ils auront à jouer dans l’analyse des risques liés aux changements climatiques.
André Choquet, le président sortant, Houston Cheng, le futur président, et Vincent Carrier-Côté, membre de la Commission, ont également parlé des réalisations de celle-ci, de ses objectifs pour l’avenir, et des possibilités de carrière pour ceux qui s’intéressent à cette branche de l’actuariat.
M. Choquet raconte que petit à petit, il est devenu le spécialiste des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) de son bureau. Selon lui, les actuaires ont deux atouts utiles pour aborder les questions liées au climat et à la viabilité. « Sur le plan technique, nous analysons des scénarios complexes, faisons des simulations de crise et créons des modèles depuis que les compagnies d’assurance existent. Nous avons sûrement quelque chose à dire et à faire concernant les émissions de gaz à effet de serre, la gestion des données ou les analyses de scénarios climatiques », dit-il.
« Deuxièmement, nous avons la réputation d’être fiables et d’avoir un code d’éthique excellent, des normes professionnelles et un processus disciplinaire, ce qui apporte de la rigueur à un domaine qui, soyons francs, a un peu trop de fioritures ou d’analyses incomplètes. »
Les membres de la Commission font remarquer que la ligne directrice B-15 du BSIF va amener du travail pour les actuaires qui s’intéressent aux sciences du climat. Puisque d’autres autorités de réglementation publient elles aussi des lignes directrices, « nous avons plusieurs raisons de nous intéresser aux changements climatiques et de bien connaître les risques associés », pense M. Cheng.
« C’est en plein dans nos compétences, ajoute-t-il. Je pense que nous avons un rôle important à jouer, surtout dans nos domaines traditionnels, que ce soit les assurances de dommages, vie ou maladie, ou bien les régimes de retraite et les placements. C’est notre gagne-pain, donc il faut être au courant des répercussions du climat sur notre travail. »
En 2014, la Commission a reçu le mandat de sensibiliser les actuaires aux incidences des changements climatiques pour les compagnies d’assurance et les gestionnaires d’actifs, et de mettre en lumière le rôle qu’ils peuvent jouer dans la gestion des risques et l’élaboration de solutions pour les atténuer.
En plus de collaborer avec divers organismes, dont le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF), l’Association canadienne des organismes de contrôle des régimes de retraite (ACOR) et les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM), l’ICA contribue à presque tous les articles sur les changements climatiques et le développement durable de l’Association actuarielle internationale, une ressource recommandée. L’an dernier, il est également devenu membre de l’Initiative financière du programme des Nations unies pour l’environnement, un consortium composé de banques, d’assureurs et d’investisseurs souhaitant développer des économies plus viables partout dans le monde.
Les actuaires qui aimeraient travailler dans le domaine des changements climatiques doivent suivre des formations, affirment les membres de la Commission. Il est possible d’étudier par soi-même, mais c’est un domaine qui évolue constamment. « Les actuaires qui pensaient qu’ils en avaient fini d’étudier après leurs examens ne voudront peut-être pas se lancer là-dedans », lance M. Choquet à la blague.