En matière d’assurance, les assurés se pensent souvent mieux protégés qu’ils ne le sont réellement. Un sondage commandé par le Bureau d’assurance du Canada (BAC) auprès de 1 000 répondants le prouve.Ainsi, une personne sur deux (49 % des répondants) se croit protégée contre les inondations, alors que ce n’est pas le cas. Même chose pour le refoulement d’égouts. Huit personnes sur dix (81 % des répondants) croient que leur contrat de base les protège contre cette éventualité. Ils doivent pourtant avoir deux avenants disponibles pour l’être complètement. L’un couvre contre les dommages liés à l’eau sous le sol et l’autre contre les dommages liés à l’eau au-dessus du sol.

Autre chiffre : un répondant sur quatre (27 %) a dit être couvert contre les tremblements de terre, alors que ce n’est pas le cas. La même proportion de gens a dit être assuré contre les dommages résultant d’un glissement de terrain, ce qui est aussi faux.

Selon Johanne Lamanque, vice-présidente régionale du Bureau d’assurance du Canada pour le Québec et directrice générale du Groupement des assureurs automobile, ces chiffres montrent qu’il y a un décalage entre la couverture d’assurance et la connaissance que les assurés en ont. C’est ce qu’elle a dit en dévoilant ces résultats lors de la Journée de l’assurance de dommages, tenue le 15 mars dernier à Montréal.

Elle estime que les résultats du sondage mené par le BAC, réalisé en octobre par la firme SOM, viennent corroborer ceux du sondage sur la perception qu’ont les assurés de l’industrie de l’assurance mené par la Chambre de l’assurance de dommages. Ce dernier sondage avait notamment révélé que les consommateurs n’accordaient qu’une note de confiance de 6,5 sur 10 à l’industrie.

Mme Lamanque ajoute que les consommateurs auraient tout intérêt à mieux connaitre l’étendue de leur couverture d’assurance, notamment en matière de dégâts d’eau, car ces dommages représentent la moitié des sinistres causés aux biens. « Pour chaque dollar versé aux assureurs, ces derniers déboursent 50 cents à cause des dégâts d’eau. La facture totale s’élève à 500 millions de dollars uniquement pour le Québec », dit-elle.

Pistes de solution

Plusieurs mesures peuvent être prises dans le but de prévenir les sinistres causés par l’eau. La principale est de bien entretenir sa résidence, dit Mme Lamanque.

« Il faut par exemple vérifier les chauffe-eaux et l’état de la toiture, car ce n’est pas aux assureurs de payer pour des installations en mauvais état. Les assurés peuvent aussi investir dans des équipements qui rendront leur maison plus sécuritaire », dit-elle.

Outil pour les municipalités

Le BAC s’emploie à trouver d’autres pistes de solution, dit sa directrice générale. Il travaille entre autres sur un outil de gestion de risque qui lui permettra de mesurer la probabilité de défaillance des infrastructures municipales. L’organisme pourra ainsi évaluer adéquatement le risque au sein de différentes zones. Par conséquent, il permettra de fixer précisément le cout de la prime en fonction du risque. Cet outil devrait être mis au point en 2013 ou en 2014, dit Mme Lamanque.

Confronté au risque d’inondation, le BAC s’intéresse aussi aux couvertures existant ailleurs dans le monde. La France a mis sur pied un programme administré par les assureurs privés, qui est payé par le gouvernement.

Les États-Unis dispose aussi d’un programme public qui permet d’assurer toutes les zones. « Il présente toutefois un déficit de plus de 2 milliards de dollars », dit Mme Lamanque.

Quant au Royaume-Uni, il propose un programme conçu pour assurer les zones qui ne présentent pas un risque trop important. « Le BAC se trouve dans une phase exploratoire. Il n’est pas encore en mesure d’affirmer que l’un de ces modèles pourrait être importé au Canada », a-t-elle dit.