La sensibilisation aux considérations environnementales, sociales et de gouvernance (communément appelées ESG) est en hausse, et les compagnies d’assurance commencent à les aborder avec plus de fermeté, au point qu’elles peuvent influencer et encourager de manière significative l’adoption de principes de durabilité par les entreprises qu’elles protègent et dans lesquelles elles investissent.

Dans un article intitulé ESG Takes Centre Stage as Insurers Set Sustainability Goals and Restrict Cover to High Polluters (traduction libre : Les ESG occupent le devant de la scène : les assureurs fixent des objectifs de développement durable et limitent la couverture des grands pollueurs), les analystes de DBRS Morningstar mentionnaient récemment que les compagnies d’assurance sont des investisseurs majeurs dont les actifs totaux répartis de par le monde sont estimés à environ 36,3 billions de dollars en 2019. Elles se fixent des objectifs ambitieux en matière d’émissions et limitent la couverture de certaines industries, comme les grands pollueurs des secteurs de l’énergie, du pétrole et du gaz (dont les sables bitumineux au Canada) et le charbon, précisent-ils.

Ils ajoutent que bon nombre des plus grands fournisseurs d’assurance au monde se sont engagés par écrit à respecter les Principes pour l’investissement responsable (PRI) élaborés par les Nations Unies. DBRS Morningstar s’attend à ce que de nombreuses compagnies d’assurance adoptent de telles positions dorénavant, la tendance s’accélérant à court terme.

Le rapport aborde brièvement les démarches et les objectifs retenus par Aviva plc, la Zurich et Swiss Re pour réduire les émissions de carbone dans leurs activités comme dans leurs portefeuilles d’investissement. Il signale également qu’au moins sept assureurs et réassureurs mondiaux auraient imposé des restrictions à leur exposition au secteur pétrolier et gazier.

L’article précise que, en 2018, 59 % des assureurs nord-américains interrogés par BlackRock ont déclaré avoir mis en œuvre des politiques d’investissement durable.

Le pourcentage d’assureurs nord-américains à estimer que le climat représente le risque macroéconomique le plus sérieux pour leur stratégie d’investissement des 12 à 24 mois à venir est passé à 21 %, comparativement à 9 % l’an dernier, ajoutent-ils. Selon les analystes, les assureurs européens restent à l’avant-garde pour ce qui est de l’intégration des critères ESG.