Assureurs et réassureurs ont moins déboursé d’argent qu’en 2011 pour couvrir les dommages causés par les catastrophes naturelles durant le premier semestre de l’année, révèle le réassureur allemand Munich Re. Toutefois, un pays a été plus touché que les autres en 2012 : les États-Unis, victimes de multiples tornades.Plus de 85 % des 12 milliards de dollars (G$) assurés à travers le monde au cours du premier semestre de 2012 proviennent des États-Unis. Il y a un an, assureurs et réassureurs avaient dû couvrir des dommages totalisant 82 G$. La moyenne des dix dernières années pour les six premiers mois de l’année est de 75,6 G$.

Le premier semestre de 2011 avait été marqué par les tremblements de terre survenus au Japon et en Nouvelle-Zélande. Les dommages totaux s’élevaient à 302 G$. Pour le premier semestre de 2012, ils totalisent 26 G$.

Plus de catastrophes naturelles ont été enregistrées durant les six premiers mois de 2012. Ce sont 450 évènements qui ont été enregistrés, contre 395 en 2011.

Quant aux décès, 3 500 vies humaines ont été fauchées par les catastrophes au premier semestre de 2012. Mince consolation, c’est bien moins que les 53 000 enregistrés durant les six premiers mois de 2011.

Cette relative accalmie n’aura probablement aucun effet sur la tarification en assurance. Torsten Jeworrek, dirigeant responsable de la réassurance chez Munich Re, dit qu’il est normal pour les assureurs de connaitre une année calme de temps à autre, pour contrebalancer les années plus difficiles.

« C’est ce à quoi nous nous attendons. Le rôle des assureurs est de tarifer adéquatement leurs risques à long terme en tenant compte de telles fluctuations. Ils peuvent aussi aller plus loin pour mitiger leurs pertes, en fournissant de l’information à leurs clients et en offrant des incitatifs visant à réduire la vulnérabilité des bâtiments et infrastructures qu’ils assurent », dit-il.

Que les États-Unis encaissent 85 % des pertes assurées peut sembler impressionnant à première vue, mais il est courant que nos voisins du Sud encaissent la majorité des pertes assurées dans le monde. Depuis 1980, ils récoltent en moyenne 65 % des pertes assurées.

Pourquoi les dommages sont-ils plus élevés cette année au pays de l’Oncle Sam? Parce que la saison des tornades a débuté plus tôt qu’à l’habitude. Munich Re attribue ce départ hâtif au phénomène météorologique La Niña, qui a amené de l’air plus frais dans les États du centre des États-Unis, ce qui accroit le risque de tempêtes violentes.

Un fait demeure, ajoute Munich Re. Le nombre de tempêtes liées au vent est en hausse constante, depuis 40 ans, aux États-Unis. Le réassureur avance que le changement des conditions météorologiques pourrait expliquer ce phénomène, vu la hausse de l’humidité dans les conditions atmosphériques.