La gestion active figure parmi les outils qui peuvent permettre à un investisseur d’obtenir des rendements supérieurs aux indices boursiers, voir à vaincre l’immobilisme dans ses comptes. Selon un rapport de Financière Sun Life, il existe toujours une importante divergence entre les régimes appuyés par un conseiller et ceux appuyés par une firme de consultants, quant à la gestion active.

Cette divergence joue surtout du côté des fonds axés sur une date d’échéance (fonds à date cible de prise de retraite) et des fonds axés sur le degré de risque. « En général, les régimes appuyés par un conseiller utilisent plus fréquemment les fonds gérés activement », révèle le rapport.

Parmi ces fonds, la popularité des fonds d’actions canadiennes gérés activement a gagné 99 % des régimes, selon le rapport. « Dans le cas des régimes appuyés par une firme de consultants, l’utilisation de fonds passifs est beaucoup plus élevée, car la majorité des régimes offrent uniquement des fonds axés sur une date d’échéance, des fonds axés sur le degré de risque et des fonds d’actions américaines gérés passivement », peut-on lire.

Plus d’épargne, particulièrement chez les femmes

L’assureur a fait ce constat dans son rapport Objectif épargne 2019, qui dresse un bilan des cinq dernières années fondé sur ses clients des régimes de capitalisation. Cet échantillon compte 7 275 régimes de capitalisation qui totalisent 1,3 million de participants, et un actif de 85,7 milliards de dollars (G$). L’ensemble des résultats reflète l’état de la situation dans les régimes au 31 décembre 2018. Sun Life ajoute qu’au 30 juin 2018, le secteur canadien des régimes de capitalisation comptait 65 000 régimes, 6,3 millions de participants et un actif de 208 G$.

Autre constat : les participants de régimes ont pris davantage les choses en main depuis que Sun Life a publié son rapport de 2014. « Depuis les cinq dernières années, plus de gens épargnent, reçoivent les cotisations complémentaires maximales de leur employeur, et investissent en adaptant le risque et le rendement à leur âge et à leur situation personnelle », écrit Tom Reid, vice-président principal, régimes collectifs de retraite de Sun Life Canada.

Le rapport de Sun Life soulève que même si les femmes épargnent en moyenne environ 25 % moins que les hommes, les soldes de leurs comptes au cours des cinq dernières années ont augmenté à un taux de 7 % plus élevé que les soldes de comptes des hommes.

Sun Life explique que l’épargne moyenne moindre chez les femmes dépend probablement du fait que le salaire moyen des femmes est inférieur à celui des hommes. Selon Statistique Canada, il équivaut à environ 70 % du salaire à temps complet des hommes. De plus, les femmes sont absentes du marché du travail plus longtemps lorsqu’elles ont des enfants ou élèvent leur famille, fait aussi valoir l’assureur.

Le numérique incite à l’action

« Quand on compare les taux d’adhésion entre le processus papier et le processus en ligne, la différence est stupéfiante », lance Sun Life. Son rapport révèle que le taux d’adhésion pour le processus entièrement papier est de deux sur 10, alors qu’il grimpe à 10 sur 10 pour le processus d’adhésion entièrement numérique. L’effet du numérique est durable, selon le rapport.

« Seulement 10 % des participants qui ont adhéré au régime par le processus papier reviennent pour gérer leur compte, tandis que 80 % de ceux qui y ont adhéré par le processus numérique sont revenus pour vérifier leur compte au moins une fois. »

Le numérique favorise également une plus grande épargne. « En 2018, 88 % des employés ont gardé ou augmenté le taux d’épargne compris dans leur offre de base quand l’adhésion était faite au moyen de notre outil d’adhésion express avec un taux d’épargne de base (autre que 0 %) », signale aussi l’assureur.

Enfin, les nouvelles technologies fidélisent, à découvert Sun Life. « En 2018, nous avons mené 653 campagnes auprès de quelque 600 000 participants dans plus de 400 régimes : 65 % des participants ont indiqué avoir fait des changements qu’ils n’auraient pas faits si le processus n’avait pas été numérique. » Le taux d’abandon est très faible, souligne le rapport, alors que 81 % des participants qui entament le processus le suivent jusqu’au bout.

Fini l’argent qui dort dans les fonds monétaires

Sun Life a noté dans ses régimes que depuis 2013, l’accès aux fonds axés sur une date d’échéance et leur utilisation continue de croitre rapidement. Un grand nombre de promoteurs de régime les choisissent comme produit par défaut. Durant cette période, la popularité des fonds du marché monétaire comme produit de placement par défaut a considérablement chuté, révèle son rapport.

Cette tendance a un impact positif sur l’un des produits de l’assureur. « Dans l’ensemble, de plus en plus de participants utilisent les fonds Aidez-moi à choisir. Il s’agit de fonds axés sur une date d’échéance, dont le niveau de risque diminue à mesure que le participant approche de l’âge de la retraite. »

Ce fonds fait ainsi de l’ombre aux fonds équilibrés classiques et aux fonds axés sur le degré de risque. Depuis 2013, l’actif des participants détenu dans ces fonds est passé de 24 % à 18 %. Pendant ce temps, les fonds axés sur une date d’échéance sont passés de 16 % à 29 % de l’actif.

De plus, les participants diversifient davantage leur portefeuille. « Depuis 2013, l’actif investi dans des fonds d’actions étrangères est passé de 10 % à 15 %. Cette réalité, combinée à la hausse de popularité des fonds axés sur une date d’échéance qui ont habituellement une meilleure exposition aux actions étrangères, montre que les participants sont moins dépendants du rendement du marché boursier canadien », note le rapport de Sun Life.

Le REER collectif demeure l’apanage des PME

Les régimes comptant moins de 100 participants continuent d’offrir en majorité des REER collectifs seulement, constate Sun Life dans son rapport. Il signale que c’est le cas de 65 % de ces employeurs de plus petite taille. L’assureur explique que le REER collectif a moins d’exigences règlementaires et administratives. Il génère souvent moins de couts pour l’employeur.

En revanche, moins de 15 % des employeurs de plus grande taille fournissent un seul produit. « Dans ces cas-là, il s’agit généralement d’un régime de retraite à cotisations déterminées. Les grandes entreprises (500 participants ou plus) ont tendance à offrir plusieurs produits pour donner le maximum de choix à leurs employés. »

La base de données de Sun Life révèle par ailleurs que 8 % des régimes de moins de 100 participants offrent le REER collectif en combinaison avec un régime de participation différé aux bénéfices, et 4 % en combinaison avec un CELI.