Une étude auprès des conseillers financiers canadiens révèle que ceux-ci prévoient une reprise au deuxième semestre de 2022. Cette étude a été menée par Natixis dans le cadre d’une enquête mondiale de plus grande envergure. Elle a été réalisée auprès de conseillers institutionnels en mars et avril, alors que le cours des actions canadiennes était en chute libre et que le S&P 500 était de 10 % inférieur à son plus haut niveau depuis un an.

Le marché boursier canadien devrait récupérer ses pertes et terminer l’année sur une note positive, le tout étant en grande partie tributaire de l’inflation, estime le rapport. Les conseillers croient que l’indice composé S&P/TSX affichera un rendement annuel de 5,4 %. Les auteurs mentionnent en outre que les placements alternatifs sont actuellement plus attrayants. En effet, 53 % d’entre eux conviennent que les produits de base première sont plus attrayants, et 49 % disent de même des actifs privés. La plupart des conseillers, 56 %, conseillent à leurs clients d’éviter les cryptomonnaies, même si un sur quatre affirme que celles-ci peuvent présenter des avantages sur le plan de la diversification. 

Les conseillers interrogés ont également déclaré qu’ils s’attendaient à ce que le S&P 500 gagne 4,2 % avant la fin de l’année, tandis que l’indice MSCI World devrait enregistrer un rendement de 6,4 %.

Dans son rapport sommaire intitulé The Big Reset, Post-pandemic markets put financial professionals at a turning point (La grande remise à zéro : les marchés post-pandémie placent les professionnels de la finance devant un tournant décisif), l’enquête menée en 2022 par Natixis auprès des conseillers du monde entier révèle les réponses de 150 conseillers financiers exerçant au Canada. En tout, les sondeurs ont interrogé 2700 conseillers en Asie, en Europe, en Amérique latine, en Amérique du Nord et au Royaume-Uni.

Principales préoccupations concernant les risques liés au portefeuille 

On apprend ainsi que les principales préoccupations des conseillers en matière de risques liés au portefeuille sont l’inflation et la volatilité des marchés. Ces préoccupations sont citées respectivement par 67 % et 59 % des personnes interrogées. La hausse des taux d’intérêt a été mentionnée par 57 % d’entre elles. Un nombre relativement faible, soit 27 % seulement, se dit préoccupé par les évaluations.

Plus précisément, 71 % ont déclaré que les clients se demandent si le moment est venu de se retirer des marchés. Ils trouvent réaliste de penser que ceux-ci peuvent encore atteindre une croissance annuelle moyenne de 6,5 % au-dessus de l’inflation, à long terme. Or, leurs hypothèses de rendement sont inférieures de 179 points de base aux rendements annuels de 8,2 % attendus selon eux par leurs clients, signale le rapport.

Une correction à deux chiffres 

Malgré une correction à deux chiffres des actions et des obligations, et une inflation atteignant presque les deux chiffres au premier semestre 2022, les professionnels de la finance prévoient une reprise du marché d’ici la fin de l’année. Ils s’attendent à assister à une croissance médiane de 5 % des actifs sous gestion pour l’année prochaine et à obtenir un taux de croissance médian annualisé de 10 % au cours des trois prochaines années. Ceux qui veulent atteindre ces objectifs auront du pain sur la planche, précise le rapport.

L’enquête s’attarde ensuite aux stratégies de croissance des affaires, notamment au nombre de clients dont les conseillers pensent avoir besoin pour développer leur portefeuille d’affaires d’ici 2024, à la transition de la gestion de portefeuilles, à la planification financière, aux efforts de prospection et aux hypothèses d’investissement.

Les marchés de 2022 donnent aux conseillers des raisons de remettre en question des postulats acceptés depuis longtemps en matière d’investissements. Ils leur permettent également de repérer les changements de stratégies qui pourraient, au besoin, être retenus pour avoir du succès à long terme, estiment les auteurs. Ils ajoutent que les taux et l’inflation sont restés fiables durant des années, alors que la croissance mondiale était très soutenue. « La plupart des membres de notre profession ont fondé leur carrière sur une réalité de l’après-guerre froide qui est en voie de disparition, fait remarquer un répondant à l’enquête. La mondialisation était au centre des préoccupations. Cette période est révolue. »