Lors du référendum tenu le 23 juin dernier, les électeurs britanniques ont voté à 51,9 % en faveur du Brexit, qui prévoit le retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne. Alors que l’impact économique de ce vote se fait déjà ressentir, avec notamment la chute brutale des cours boursiers et la dépréciation historique de la livre sterling, l’industrie de l’assurance se veut pour l’instant rassurante sur sa capacité de résilience.

Un secteur moins exposé pour Standard & Poor’s

Selon Standard & Poor’s, le vote des électeurs britanniques ne devrait pas conduire à des actions sur la notation des assureurs du Royaume-Uni.

L’agence de notation considère le secteur de l'assurance comme étant moins exposé au Brexit que le reste du secteur financier. Bien que représentant environ un tiers des exportations nettes des services financiers, l’industrie de l’assurance est beaucoup plus tributaire des échanges avec les pays situés hors de l’Union européenne, en particulier les États-Unis. Le secteur est également un bénéficiaire très limité des investissements étrangers.

De plus, bien que la nature des futures relations commerciales entre le Royaume-Uni et l’UE reste encore à définir, Standard & Poor’s pense que les assureurs britanniques opérant au sein de l’Union européenne devraient pouvoir poursuivre leurs activités. De même pour les assureurs européens présents en Grande-Bretagne.

Seul bémol pour Standard & Poor’s, la période d'incertitude à venir pourrait peser sur les rendements des placements des assureurs et, éventuellement, sur le taux de croissance économique future.

A.M. Best discutera avec les assureurs européens

Le constat est à peu près le même pour A.M. Best qui ne prévoit aucune action sur la notation des compagnies d’assurance après le vote des Britanniques.

L’agence note cependant que la volatilité des marchés financiers née de la période d’incertitude actuelle pourrait avoir une incidence importante sur les résultats des assureurs en 2016. A.M. Best avance qu’elle discutera avec les assureurs européens côtés, mais qu’elle continuera d'intégrer une vision prospective pour évaluer la solidité financière des assureurs.

Great-West rassure ses clients et partenaires

À la suite du vote favorable au retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne, Great-West Lifeco a émis une déclaration, précisant notamment que la compagnie continuera « à travailler étroitement avec ses clients, ses partenaires commerciaux et les organismes de réglementation au Royaume-Uni au cours des prochaines années ».

« Nos compagnies établies en Europe comptent des affaires solides et stables de même qu'un portefeuille de placement diversifié, a par ailleurs affirmé Paul Mahon, président et chef de la direction de Great-West Lifeco. La capitalisation de ces compagnies est adéquate. Nous restons attachés à ces marchés. »

Selon le PDG de la compagnie, Great-West a entrepris une analyse approfondie des risques éventuels pour ses entreprises. « Malgré le potentiel d'incertitude et de volatilité accrue des marchés qui pourraient se matérialiser, nos entreprises sont résilientes et nous conservons une flexibilité financière importante », a-t-il précisé.

Manuvie parle d’une poursuite de l’incertitude

Kevin Headland, stratège principal des placements, Investissements Manuvie

« Avant le vote, il y avait déjà une incertitude au niveau de la croissance économique au Royaume-Uni et des politiques d’immigration. Cette incertitude vont continuer. La croissance économique est toujours faible»

« L’économie est toujours en difficulté dans la zone européenne. Les résultats du vote ne changent rien au niveau de la croissance économique. »

« Ce que l’on dit à nos clients dans cette période d’incertitude, c’est vraiment d’être diversifiés et d’être un peu plus conservateurs avec leur portefeuille d’investissement. Il est temps maintenant de se positionner pour le long terme, pas nécessairement pour le court terme. »