Alors que la saison des feux de forêt 2025 s’annonce comme l’une des plus destructrices jamais vues au Canada, une nouvelle analyse de Morningstar DBRS indique que les assureurs demeurent bien capitalisés et soutenus par un encadrement réglementaire robuste. Cela dit, l’agence souligne que la fréquence et la gravité accrues des incendies mettent à l’épreuve les modèles de souscription et les stratégies de réassurance. 

« La saison 2025 des feux de forêt au Canada a rapidement pris de l’ampleur, avec plus de 2,8 millions d’hectares déjà brûlés, ce qui ajoute de la pression sur un secteur qui absorbe encore les pertes catastrophiques records de 2024 », indique le rapport intitulé Navigating a New Normal : 2025 Wildfires Renew Volatility of Natural Catastrophe Losses for Canadian Insurers. « Si la tendance actuelle se maintient, les pertes liées aux incendies pourraient dépasser les précédents sommets, forçant une réévaluation des stratégies de gestion des risques et de tarification. » 

Malgré cette menace, l’agence de notation affirme qu’elle continue de considérer les fondamentaux de crédit des assureurs de dommages canadiens comme stables. Elle prévoit une pression sur les bénéfices, mais pas d’événement majeur en matière de capital ni de menace pour les cotes de crédit, à moins que la situation ne s’aggrave considérablement ou ne touche des centres urbains. 

« Nous anticipons une pression haussière sur les primes en 2025 et 2026, en particulier dans les régions à risque élevé d’incendie », poursuivent les auteurs du rapport.

« Toutefois, les lignes commerciales subissent une modération de la pression tarifaire, en partie grâce à une concurrence accrue et à une amélioration du bilan des sinistres dans les segments autres que les biens. Les lignes spécialisées comme la cyberassurance ou la responsabilité des administrateurs et dirigeants voient même les prix reculer, ce qui réduit les marges bénéficiaires globales des assureurs multibranches », ajoutent-ils, en précisant que les réassureurs pourraient eux aussi revoir leur exposition au marché canadien. 

« Même si les résultats techniques devraient demeurer volatils en 2025, nous considérons que le niveau de capitalisation du secteur, la prudence en matière de provisions et la surveillance réglementaire sont suffisants pour préserver la qualité du crédit dans une autre année marquée par des catastrophes majeures », précise l'agence.

« Nous croyons que l’industrie pourra absorber cette nouvelle vague de pertes sans effet significatif sur ses profils de crédit », écrivent les analystes.