La décision du RCCAQ d’abandonner le développement de la Centrale est avant tout une décision d’affaires, selon la directrice générale du Regroupement Johanne Lamanque. Ultimement, c’est l’incertitude quant aux dépenses à consacrer à la poursuite du projet et quant aux délais à respecter pour sa mise en marché qui auront eu raison de la Centrale.Le conseil d’administration a longtemps pesé le pour et le contre de sa décision. Durant le mois de janvier, le RCCAQ a procédé à une révision de son projet pour finalement en arriver à la conclusion que le projet n’était plus viable. Le RCCAQ avait presque épuisé la réserve de 300 000 $ de son fonds technologique.

« Le projet de la Centrale était amorcé depuis deux ans. Nous devions voir ce qui devait être fait et quels délais nous devions respecter. Il fallait garder en tête que la technologie bouge rapidement. Il y avait plusieurs autres aspects à considérer, et pas uniquement la technologie. Nous en sommes arrivés au constat que nous ne savions pas quand le projet pourrait être commercialisé », a expliqué Johanne Lamanque en entrevue au Journal de l’assurance, au lendemain de la décision du conseil d’administration.

La directrice générale du RCCAQ souligne que les délais allongés auraient entraîné des coûts supplémentaires. « Nous ne savions pas non plus si la Centrale allait répondre aux besoins du réseau lorsqu’elle serait mise en marché. Les coûts se sont avérés plus grands que ceux estimés. On ne voyait pas comment poursuivre. Ça n’a pas été une décision facile, car tout le monde croyait à ce projet », mentionne-t-elle.

Un projet complexe

Mme Lamanque souligne que la complexité du projet a joué dans la décision puisque le RCCAQ devait rallier un grand nombre d’intervenants, autant du côté des assureurs que des fournisseurs de logiciels.

« Les délais auraient pu dépasser de beaucoup les prévisions. Nous avions établi un seuil critique en janvier. On risquait trop d’arriver avec un produit désuet qui ne répondrait plus aux besoins des gens à qui il était destiné », note-t-elle.

Mme Lamanque dit ne pas pouvoir estimer combien la Centrale aura coûté au RCCAQ, à l’exception des 300 000 $ réservés au fonds technologique. Elle affirme que le projet comprenait de nombreux coûts non quantifiables, puisque le RCCAQ lui a alloué de nombreuses ressources humaines.

Mme Lamanque souligne qu’autant BComC Canada qu’André Arsenault étaient au courant que le RCCAQ faisait le point sur le projet. Lorsque rejoint par le Journal de l’assurance, André Arsenault a préféré ne pas commenter la décision du RCCAQ. Martin Gauthier, qui assure la gestion intérimaire de BComC, a préféré ne pas commenter.

Mission première

Le RCCAQ ne ferme pas la porte à un autre projet technologique. « Je ne veux pas présumer d’un projet futur. On prendra une décision le temps venu », laisse entendre Mme Lamanque.

Pour le moment, le RCCAQ revient à sa mission première, soit se concentrer sur la défense des intérêts des cabinets membres dans l’exercice de leurs fonctions, la promotion du caractère distinctif de la profession et favoriser la cohésion entre les partenaires du réseau. Mme Lamanque ajoute que le RCCAQ ne doit pas perdre de vue les priorités que son conseil d’administration avait établies en décembre 2007 lors de sa planification stratégique : la formation, la relève, la communication et la vente sans représentant.

Hubert Roy