Le Mouvement Desjardins a connu une baisse significative de ses excédents avant ristournes aux membres en 2022, soit 892 millions de dollars (M$) de moins que l’année précédente.

L’excédent est de 2,05 milliards de dollars (G$), en baisse de 30 % comparativement aux 2,9 G$ déclarés en 2021. La diminution est « en grande partie attribuable à une hausse de la charge de sinistres en assurance de dommages des automobiles et des biens ». 

Le quatrième trimestre a été le seul de l’année 2022 à montrer des excédents supérieurs à ceux déclarés un an plus tôt. Les excédents ont été de 576 M$ en 2022, comparativement à 393 M$ en 2021. Cette hausse est de 183 M$ ou 46 %. 

Dans son communiqué publié le 22 février, Desjardins ajoute que l’année 2022 a été marquée par une augmentation de la fréquence des réclamations automobiles, l’incidence de l’inflation sur les coûts des réparations et les conditions climatiques plus défavorables. 

La diminution des excédents a été atténuée par des hausses des revenus nets d’intérêts et des autres revenus d’exploitation, par l’effet des taux d’intérêt plus élevés sur les provisions techniques en assurance de personnes ainsi que par l’expérience globalement plus positive en assurance collective. 

Les excédents nets après ristournes ont été de 1,75 G$ en 2022, en baisse de 905 M$ ou 34 % comparativement aux 2,66 G$ de l’année précédente. 

L’actif total du Mouvement Desjardins s’élevait à 407,1 G$ au 31 décembre 2022, soit 10 G$ de plus (2,5 %) de plus qu’un an plus tôt. 

Assurance de dommages 

En assurance de dommages, la part des excédents nets de Desjardins a atteint 450 M$ en 2022, comparativement à 1,2 G$ en 2021. Cela représente une baisse de 62 %. 

Au quatrième trimestre, les excédents ont été de 116 M$, alors qu’ils avaient atteint 330 M$ au même trimestre de 2021. La différence est de 214 M$, une baisse de 65 %. 

Desjardins précise que l’exercice 2022 a été marqué par une catastrophe majeure, soit le derecho de mai 2022, qui a frappé les régions densément peuplées dans la région des Grands Lacs jusqu’à l’estuaire du fleuve Saint-Laurent, et par cinq événements majeurs : inondations, vent, fortes pluies, ouragan Fiona et tempête de neige.

En 2021, on avait déploré une seule catastrophe, soit une tempête de grêle en Alberta, et un seul événement majeur. 

Gestion de patrimoine et assurance de personnes 

Pour le secteur de la gestion de patrimoine et de l’assurance de personnes, Desjardins affiche un excédent net de 692 M$, comparativement aux 463 M$ déclarés en 2021. L’amélioration est de 229 M$ ou 49 %. 

Ce progrès est particulièrement notable au quatrième trimestre de 2022, où l’excédent net a atteint 227 M$, comparativement à un déficit net de 6 M$ en 2021. 

Revenus d’exploitation 

Les revenus d’exploitation de Desjardins ont totalisé 21,8 G$ en 2022, en hausse de près de 7 % ou 1,4 G$ comparativement aux 20,4 G$ déclarés en 2021. 

Le secteur gestion de patrimoine et assurance de personnes enregistre des revenus d’exploitation de 7,6 G$, comparativement aux 7,1 G$ déclarés en 2021. Cela représente une hausse de 477 M$ ou 6,7 %.

En assurance de dommages, l’augmentation des revenus d’exploitation a été de 238 M$ pour atteindre 6 G$ en 2022, comparativement aux 5,7 G$ enregistrés en 2021. Cela représente un gain de 4,2 %. 

Primes 

Les primes nettes totales de Desjardins ont atteint 11,8 G$ en 2022, comparativement à 11,3 G$ en 2021. Cela représente une hausse de 564 M$ ou 5 %. 

Pour le secteur gestion de patrimoine et assurance de personnes, Desjardins enregistre des primes de 6,2 G$ en 2022, comparativement aux 5,7 G$ déclarés en 2021. La différence de 499 M$ représente une hausse de 9 %. 

C’est le secteur des rentes collectives qui est responsable de la majeure partie de cette hausse, avec des primes en hausse de 313 M$ pour atteindre 1,6 G$, une hausse de 24 %. 

En assurance de dommages, les primes nettes s’établissent à 6 G$ en 2022, contre 5,9 G$ en 2021. La hausse est de seulement 96 M$ ou 1,6 %. 

Placements 

Desjardins déclare des pertes de placement de 3,76 G$ en 2022. Les pertes en 2021 étaient de 85 M$, alors que les revenus de placement dépassaient les 3 G$ en 2020.

La quasi-totalité de l’écart est attribuable au secteur gestion de patrimoine et assurance de personnes, où les pertes de placement ont été de 3,4 G$ en 2022, alors que les pertes étaient de 55 M$ en 2021.

Dans son rapport de gestion publié le 24 février, Desjardins explique cette différence par les facteurs suivants :

  1.  la fluctuation défavorable de la juste valeur des actifs associés aux activités d’assurance de personnes et soutenant les passifs, 
  2.  la variation négative de la juste valeur des obligations appariées du secteur assurance de dommages plus importante que celle constatée en 2021,
  3. la fluctuation défavorable des activités liées aux instruments financiers dérivés
  4. et en contrepartie, des gains sur disposition de titres et de placements immobiliers supérieurs à ceux réalisés en 2021.