Statistique Canada fait état d’une nouvelle étude sur la population qui montre que les Canadiennes de plus de 65 ans sont moins susceptibles que leurs homologues masculins de consulter des spécialistes médicaux et de subir des examens non urgents. Les femmes sont également plus susceptibles que les hommes d’éprouver des difficultés obtenir des examens.

Intitulée Accès à des services de soins de santé spécialisés au sein de la population canadienne âgée l’étude estime que 2,6 millions d’adultes canadiens de plus de 65 ans, soit environ 43,4 %, ont consulté des spécialistes médicaux en 2019 et 2020. Elle précise que 1,4 million, soit 23,2 %, ont subi des tests non urgents, tandis que 10,4 % ont subi des interventions chirurgicales non urgentes au cours de cette période. « Les femmes étaient moins susceptibles que les hommes d’avoir consulté des spécialistes médicaux et d’avoir subi des tests non urgents », écrivent-ils.

« Parmi les personnes âgées ayant eu recours à des services de soins de santé spécialisés en 2019-2020, environ un demi-million (15,6 %) ont déclaré avoir eu de la difficulté à y accéder. » 

Sur la base de l’Enquête canadienne sur la santé des aînés, un échantillon national représentatif de 39 047 Canadiens âgés de plus de 65 ans a été interrogé afin d’identifier les tendances en matière de besoins. L’étude représente 3,2 millions de femmes et 2,7 millions d’hommes âgés de plus de 65 ans, vivant dans des ménages privés dans les 10 provinces. La majorité des personnes interrogées avaient entre 65 et 74 ans, étaient mariées ou vivaient en union libre et étaient nées au Canada.

Statut socioéconomique inférieur 

« Les femmes, les immigrants, les personnes ayant un statut socioéconomique plus faible et celles habitant dans des régions rurales étaient moins susceptibles d’avoir recours à ces services dans certains cas, alors que les personnes ayant un médecin habituel et un état de santé plus fragile étaient plus susceptibles de les utiliser », concluent les auteurs de l’enquête. « Le fait d’avoir un niveau de scolarité plus faible était systématiquement associé à de plus faibles probabilités d’avoir recours à des services de soins de santé spécialisés. Les personnes qui faisaient partie des classes “multimorbidité”, “stress élevé, multimorbidité et incapacité” et “mauvaise santé physique et mentale” étaient plus susceptibles que les personnes faisant partie de la classe “comparativement en santé” d’avoir recours à des services de soins de santé spécialisés et de rencontrer de la difficulté à accéder à ces services. » 

En 2021, Statistique Canada dit que 18,5 % de la population avait 65 ans ou plus, une augmentation par rapport à 13 % en 2001. « D’ici 2030, on prévoit que ce taux augmentera pour se chiffrer de 21,4 % à 23,4 %. Les personnes âgées sont plus susceptibles d’avoir des problèmes de santé multiples et complexes et, en 2020, elles représentaient 44 % des dépenses liées à la santé au Canada. »