Martin Papillon, Chantal Dufresne et Gabriel Gagnon ont acheté le cabinet d’assurance collective appartenant à La Capitale Groupe financier. Le nouveau PDG d’AGA, Martin Papillon, ne cache pas ses ambitions de faire croitre l’entreprise par l’acquisition éventuelle d’autres distributeurs.
En entrevue au Journal de l’assurance, M. Papillon a dit que ses nouveaux actionnaires et lui vont tout d’abord prendre le temps « d’avaler cette première grosse bouchée », mais qu’à plus long terme, leur vision en est certainement une d’expansion.

Le trio a partagé son intention de devenir « le chef de file de l’industrie de l’assurance et des rentes collectives ». Il prévoit éventuellement une « consolidation des distributeurs et une croissance organique »; en d’autres mots : de futures acquisitions.

Les 3 actionnaires

À l’origine du projet, M. Papillon a notamment travaillé pour la Société d’actuariat conseil Avalon et a aussi dirigé la pratique nationale d’assurance collective d’Aon Hewitt. Il sera le PDG d’AGA. Chantal Dufresne, comptable agréée de formation, sera vice-présidente principale, finances et administration. Elle est aussi la conjointe de M. Papillon. Gabriel Gagnon sera quant à lui vice-président principal, stratégie d’entreprise. Il a fondé Vision Avant-Garde, une firme spécialisée en produits de crédit et en garanties de remplacement pour les concessionnaires d’automobiles, qu’il a vendue à l’Industrielle Alliance.

M. Papillon a souligné que son expérience auprès des grandes entreprises lui a donné l’envie de devenir entrepreneur. Il se décrit d’ailleurs comme un « entrepreneur dans l’âme ». Après avoir commencé son MBA en 2006 et travaillé quelque temps en assurance collective pour Aon Hewitt, il s’est mis à fouiller le marché pour une bonne occasion d’affaires. Au départ, M. Papillon contemplait AGA comme une bouchée bien grosse à avaler. AGA a 35 ans d’existence et s’avère un gros joueur en distribution, mais le cabinet a aussi la particularité d’appartenir à un assureur. C’est entre autres ce qui l’a attiré vers la compagnie, dit-il.

« L’assurance collective au Canada, c’est 30 milliards de dollars de primes, avec dix assureurs qui détiennent 95 % du marché. En même temps, c’est une industrie extrêmement fragmentée, où aucun joueur ne détient plus de 10 % du marché.

« Les conseillers les regardent tous au moment de faire un choix. AGA est un des cabinets de courtage les plus importants, même avec un volume de 100 millions de dollars de primes. Nous avons d’énormes opportunités pour bâtir un groupe plus grand », dit-il.

M. Papillon rappelle qu’AGA se trouve dans une position avantageuse au Québec. « Nous occupons certainement le top cinq en assurance collective, après les firmes d’actuaires-conseils comme Mercer, Aon Hewitt et Towers Watson, qui desservent principalement de grandes entreprises, dont plusieurs multinationales. » Plus de 80 % de la clientèle d’AGA sont des PME de 10 à 200 employés. Quelque 99 % de son bloc d’affaires se concentrent au Québec. Le montant de la transaction n’a pas été dévoilé.

Groupe AGA continuera de se dédier à son rôle de tierce partie en administration et règlement des réclamations (TPA). « Le réseau des TPA est beaucoup plus développé hors Québec, mais il faut être prêt à prendre les rails ici aussi, puisque le marché est tout autant propice à cette formule », dit M. Papillon.

M. Papillon dit vouloir « qu’AGA poursuive sa lancée et propose des solutions novatrices qui répondent encore mieux aux besoins des clients actuels et futurs du cabinet ». Il a expliqué au Journal de l’assurance que ses objectifs d’innovation visent à travailler de plus en plus en amont des réclamations.

Secteur public moins présent

Il rappelle que le secteur public investit de moins en moins dans le secteur de la santé. « Les couts seront transférés aux employeurs. Il faut leur apprendre qu’il faut investir non pas seulement dans les réclamations, mais dans la prévention », dit-il. Selon M. Papillon, AGA est déjà sur une bonne lancée avec son association avec Plexo, une entreprise qui offre du « coaching médical », mais il croit que le cabinet devra mettre les bouchées doubles dans ce domaine.

M. Papillon croit que le conseiller doit aller au-delà de la réduction des couts des médicaments au sein d’un régime. La prévention fera augmenter les couts à court terme, mais les entreprises y gagneront à long terme, croit le nouveau PDG du Groupe AGA. « Avec le dépistage, le cout des médicaments augmente, mais on garde les gens au travail. Il faut plutôt se concentrer sur les couts reliés à l’absentéisme. »

Après avoir rencontré les employés de Montréal et Québec, M. Papillon veut entreprendre une visite de leur réseau de courtiers et de cabinet. La Capitale vient donc de mettre fin à une situation bien particulière, celle d’être à la fois un manufacturier et un distributeur