Selon la dernière étude sigma du Swiss Re Institute, les nouvelles technologies pourraient générer des gains d’efficacité dans la construction, mais créeront aussi de nouveaux risques.

Les primes d’assurance de construction et des risques techniques pour 2017 sont estimées à 21 milliards de dollars (G$ USD) américains à l’échelle mondiale selon le rapport. Ce chiffre représente environ 3 % de l’ensemble des primes des risques d’entreprises (730 G$ USD).

Croissance des nouvelles technologies

De plus en plus, le secteur de la construction adopte des technologies et des processus numériques, rapporte Swiss Re. Le réassureur indique aussi que plus de 400 entreprises en ConstrucTech (technologie de la construction) ont vu le jour depuis 2009, levant ainsi 2,9 G$ USD de fonds. La plupart sont spécialisées en outils de gestion des projets de construction.



Bien que ces technologies augmentent l’efficacité, la surveillance et permettent une meilleure gestion des risques, elles en entrainent aussi d’autres. « La technologie affecte aussi la nature des risques existants et apporte son lot de nouveaux risques tels que le cyber. Les assureurs pourraient être confrontés à une hausse de la gravité des sinistres même si la fréquence des incidents continue à diminuer », dit le responsable Souscription dommages et spécialités chez Swiss Re, Mike Mitchell.  

Dans un monde de plus en plus connecté, l’assurance sera davantage amenée à jouer un rôle d’évitement et d’atténuation des risques, croit Swiss Re. Le réassureur ajoute qu’une reconfiguration des modèles d’affaires des assureurs de construction et des risques techniques est à prévoir.



Dégradation des résultats de souscription

L’étude met de l’avant la dégradation des résultats de souscription avec des rapports sinistres/primes à la hausse. Certains secteurs des bâtiments et des travaux publics (BTP) ont enregistré une augmentation des sinistres. Swiss Re attribue ce chiffre à la baisse du niveau de contrôle de qualité.

« Les taux de primes en assurance de construction et des risques techniques n’ont cessé de baisser depuis plus d’une décennie. Il se peut que les marges bénéficiaires de certains assureurs construction et risques techniques soient déjà tellement sous pression qu’elles descendent en dessous des niveaux soutenables à long terme », précise M. Mitchell.

Somme toute, Swiss Re affirme que les perspectives de l’assurance de construction et des risques techniques sont liées à la croissance prospective de l’économie mondiale. L’urbanisation, le remplacement des infrastructures vieillissantes et le développement de sources d’énergies renouvelables devraient stimuler les dépenses de construction et la demande d’assurances de construction et des risques techniques.