De nouvelles recherches de TELUS Santé, dans le rapport Veille de 2025 sur les catégories : tendance de l’utilisation des médicaments pour la contraception, la gestion du poids, la migraine et le cholestérol, indiquent que les progrès thérapeutiques sont à l’origine des changements observés dans trois des quatre catégories analysées.
Par ailleurs, le programme d’assurance-médicaments du Canada explique certaines économies réalisées par les régimes privés pour les contraceptifs — des économies qui, selon le rapport, s’accéléreront à mesure que d’autres provinces adhéreront au programme.
L’analyse repose sur la base de données de TELUS, qui regroupe plus de 10 millions de personnes assurées par des régimes privés.
Contraception
En Colombie-Britannique, le rapport note que les régimes privés ont enregistré une baisse importante du nombre de demandes de remboursement et de demandeurs pour les contraceptifs après que la province les a rendus accessibles sans frais. D’autres provinces, même celles qui n’offrent pas de contraception gratuite, ont également connu des baisses.
À l’échelle nationale, la contraception représentait 1,4 % du portefeuille total de l’entreprise en montants admissibles, en date de juin 2025. Quatre ans plus tôt, cette proportion était de 2,2 %. La part des demandeurs de remboursement pour contraceptifs est passée de 11 % en 2021 à 7,9 % à la fin du premier semestre de 2025.
Plus de 25 000 personnes dans cette province continuent d’obtenir une couverture privée pour la contraception, puisque tous les médicaments ne sont pas couverts, ou ne le sont pas à 100 %. « Même si les pharmaciens puissent remplacer une ordonnance par un médicament entièrement couvert, les données disponibles montrent que cette pratique demeure rare. Par ailleurs, plusieurs pharmacies ne soumettent toujours pas leurs demandes de règlement au nouveau programme », indiquent les auteurs du rapport.
« Les assureurs communiquent avec la province afin d’établir, au point de vente, des contrôles permettant d’assurer la soumission des demandes de règlement au régime national d’assurance-médicaments. »
Dans d’autres provinces, le Manitoba est devenu la deuxième province à offrir la contraception gratuite en 2024; le financement fédéral a débuté en avril 2025. L’Île-du-Prince-Édouard a mis en place sa propre version pour les contraceptifs et les médicaments contre le diabète en mai 2025, et le Yukon travaille à la mise en œuvre du programme.
« On peut certainement s’attendre à voir la part de marché des contraceptifs diminuer davantage dans les régimes privés d’assurance-médicaments, d’autant plus que les pharmacies adoptent des mesures pour soumettre les demandes de règlement admissibles au régime fédéral en tant que premier payeur », ajoute Vicky Lee, directrice, services-conseils en pharmacie et services professionnels, solutions pour payeurs chez TELUS Santé.
On ajoute dans le rapport que, dans l’ensemble, les contraceptifs constituent une catégorie peu coûteuse pour les régimes privés. Les prix sont également à la baisse, probablement en raison de la disponibilité croissante des médicaments génériques.
Contrôle du poids
TELUS indique que les dépenses des régimes privés pour les médicaments de gestion du poids ont quadruplé depuis 2021, mais souligne que l’impact de cette catégorie demeure faible pour l’instant, représentant 2,4 % du montant admissible total, 1 % des demandeurs et 0,4 % des demandes.
Le rapport précise toutefois que moins de la moitié des régimes privés couvrent automatiquement les médicaments pour la gestion du poids. Moins de 20 % des Canadiens ayant un régime privé d’assurance-médicaments y ont accès. Cela est en train de changer, à mesure que ces médicaments sont reconnus comme traitement de maladies chroniques plutôt que comme produits de style de vie, et aussi parce que de plus en plus d’employeurs envisagent leur couverture comme un moyen d’attirer et de fidéliser les employés.
« Au sein de la catégorie, le montant admissible a bondi de 104,1 % en 2024 », indique-t-on dans le rapport. On y souligne aussi que la population potentielle de patients est importante, car près des deux tiers des Canadiens sont classés comme obèses ou en surpoids, selon les données récentes de Statistique Canada.
Les chercheurs examinent également les effets de certains médicaments selon les régions, ainsi que les montants admissibles moyens par demandeur (en hausse de 27,8 % par rapport à 2023).
Migraine
Cette classe de médicaments continue d’élargir son marché, alors qu’un plus grand nombre de patients admissibles optent pour des solutions de prévention des migraines plus coûteuses. La part de la catégorie migraine dans le montant admissible total s’élevait à 1,4 % à la fin de 2024, contre 1,1 % en 2021. Au terme des six premiers mois de 2025, elle avait encore légèrement progressé, atteignant 1,6 %.
Les parts des demandeurs et des demandes sont demeurées stables, tandis que les coûts ont augmenté. Le rapport indique que cela reflète le coût plus élevé des médicaments préventifs.
Les dépenses des promoteurs de régimes ont augmenté de 26,7 % en 2024, tandis que le nombre de demandeurs ne s’est accru que de 6,4 %. Le rapport souligne que les migraines et les céphalées sévères sont plus fréquentes en milieu de travail que l’arthrite, le diabète et la dépression. « La part des réclamants pour des médicaments préventifs est passée de 2,4 % en 2021 à 6,9 % en 2025 », peut-on lire. « Leur part du montant admissibles a augmenté de 26,7 % à 46,1 %. »
Cholestérol
Les médicaments à coût élevé dans cette catégorie entraînent une hausse des dépenses — il s’agit d’un sous-ensemble de médicaments destinés aux patients qui ne parviennent pas à réduire leur taux de cholestérol avec les médicaments génériques de première ligne. « Le vieillissement des millénariaux et des membres de la génération X contribue probablement à l’augmentation globale de l’utilisation », indique-t-on dans le rapport.
Pendant des années, la catégorie est demeurée pratiquement inchangée à 2,2 % du portefeuille de TELUS Santé. Toutefois, au cours des six premiers mois de 2025, le rapport note que l’incidence budgétaire de la catégorie pourrait augmenter par rapport aux autres : « La part de l’ensemble des réclamants a augmenté de façon marquée par rapport aux années précédentes, pour atteindre 13,8 %, tandis que la part du montant admissible total est passée à 2,3 % », peut-on lire. « Les tendances observées au sein de la catégorie témoignent d’une expansion attribuable à la fois à l’utilisation et au coût des médicaments. »