L’invasion de l’Ukraine par la Russie aura des répercussions sur le monde des assurances — et elles pourraient être considérables, indiquent les analystes d’AM Best. 

En effet, dans un commentaire du 28 février intitulé Implications of Ukraine Invasion on Global Insurance Industry, les analystes examinent les prix des marchandises, la capacité des réassureurs internationaux à souscrire des risques en Russie (en particulier dans le grand secteur de l’énergie et des infrastructures), et les autres obstacles auxquels seront confrontées les entreprises du pays et d’ailleurs. 

Le secteur de l’énergie et des infrastructures en est un « très profitable » pour les réassureurs internationaux, écrivent les analystes au sujet des sanctions qui pourraient influer sur la capacité de ces sociétés à traiter les demandes de règlement pour les polices existantes. 

L’augmentation des prix des marchandises, de même que toute autre perturbation venant toucher les chaînes d’approvisionnement, pourraient poser problème aux banques centrales un peu partout dans le monde alors même qu’elles s’efforcent de lutter contre les pressions inflationnistes. Par ailleurs, « l’élargissement des écarts de rendement des obligations et la volatilité accrue des marchés boursiers mettront de la pression sur le bilan des assureurs ». Les analystes ajoutent que le conflit pourrait également aggraver le risque de cyberattaque systémique, ce qui se solderait par des prix plus élevés sur un marché qui est déjà difficile. 

Le rapport poursuit en résumant le contexte derrière le conflit et en se penchant sur les répercussions pour les marchés financiers. « Le fléchissement à court terme a été immédiat et énorme, sur fond de volatilité continue et d’incertitude. Le marché russe n’a pas été le premier à se replier : les indices boursiers du monde entier ont été contaminés. » 

On ajoute que la croissance économique sera mise à rude épreuve à moyen terme, tant pour la Russie que pour l’Ukraine. « Lors de l’invasion de l’Ukraine, en 2014-2015, les deux économies se sont contractées et l’inflation a atteint plus de 10 % dans les deux pays. » (En Ukraine, le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 10 % tandis que l’inflation a grimpé à 48,6 %.) 

« La situation est très mouvante, concluent les analystes. AM Best continuera de suivre les avancées et les incidences sur le marché. »