Les taux d’intérêt demeureront bas en 2015 avec peut-être une légère embellie, révèle le sondage Prévisions pour 2015 de Mercer. Les actions et les placements non traditionnels surpasseront les obligations en 2015. Par ailleurs, 92 % des gestionnaires croient que la demande augmentera pour des stratégies de placement.

Les dirigeants de Mercer prévoient que les rendements des titres à revenu fixe seront très faibles en 2015, soit 1,5 % pour l’indice obligataire universel FTSE TMX Canada et 0,9 % pour l’indice obligataire à long terme FTSE TMX Canada. Ces rendements seront ainsi inférieurs au taux d’inflation prévu au Canada pour la même période, soit 1,9 %.

Lors d’une présentation du sondage à Montréal le 22 janvier, Mathieu Provost, conseiller principal au sein du domaine investissements de Mercer, a rapporté que 17 % des gestionnaires prévoient que les taux d’intérêt à long terme iront encore plus bas alors que 47 % croient qu’ils vont monter de 0,25 %. Deux difficultés demeurent par ailleurs à l’horizon pour le Canada, dit-il : « l’endettement élevé des ménages et le marché résidentiel surévalué de 30 % ».

De son côté, Michel St-Germain, membre du partenariat au sein du domaine retraite de Mercer, a vu les taux chuter en 2014 et observe qu’ils continuent de chuter en 2015. Ces bas taux ont refroidi l’ardeur des caisses de retraite à transférer leur risque de longévité vers les compagnies d’assurance. « Peu de caisses de retraite ont acheté une rente en 2014, révèle M. St-Germain. Acheter une rente est une décision difficile à prendre lorsque les taux d’intérêt sont très bas. Il s’agit aussi d’un choix irrévocable. »

Le marché des rentes auprès des caisses de retraite demeure toutefois moins développé que celui des rentes individuelles, observe Michel St-Germain. « Il y a une croissance de la demande pour les rentes mais il pourrait y avoir plus d’activité dans ce marché s’il y avait plus de joueurs », a dit en marge de l’événement M. St-Germain, en entrevue avec FlashFinance.ca. Seuls quelques assureurs semblent intéressés, dont Financière Sun Life, Industrielle Alliance et BMO Assurance, a-t-il ajouté. Plus de joueurs signifieraient aussi de meilleurs prix pour les rentes.

« Des transactions importantes, nous n’en voyons pas beaucoup. Ce qui bloque, c’est la faiblesse des taux d’intérêt. Lorsque nous présentons cette stratégie à un conseil d’administration ou à des répondants de régime, cela prend beaucoup d’analyse et de conviction pour la faire valoir », confie M. St-Germain. Il invite toutefois les conseillers en avantages sociaux à insister davantage sur cette stratégie auprès de leurs clients lorsque les taux reviendront à un niveau « plus raisonnable ».

Autre présentateur et membre du partenariat retraite de Mercer, Benoit Hudon croit que le marché des rentes n’en attire pas moins l’attention. « Nous observons beaucoup d’intérêt pour le troc de longévité (swap) », a-t-il commenté. Il croit que le prix des achats de rente demeurera compétitif à court terme.

Selon lui, les prix augmenteront dans les prochaines années en raison de la demande. M. Hudon prévoit que le marché gagnera en efficacité grâce à une interface améliorée entre répondants de régime et assureurs, et les transactions en ligne.