Les ventes d’assurance vie individuelle en termes de primes annualisées ont reculé de 29 % au troisième trimestre de 2017, comparativement au même trimestre de 2016.

L’entrée en vigueur des nouvelles règles fiscales le 1er janvier 2017 en est la cause, révèle la firme de recherche LIMRA dans son plus récent rapport.

Les ventes d’assurance vie individuelle avaient connu une forte croissance dans les troisième et quatrième trimestres de 2016. La lune de miel s’est poursuivie au premier trimestre de 2017. Or, le vent a tourné avec deux trimestres consécutifs de recul. Le retour à la réalité a été encore plus brutal au troisième trimestre de 2017.

« Le marché canadien de l’assurance vie est allé à l’inverse de l’extrême croissance amorcée au troisième trimestre de 2016. Celle-ci avait été entrainée par l’anticipation des changements dans le test d’exemption fiscale des polices », a commenté l’auteur de l’étude de LIMRA, Matthew Rubino.

Ventes stables en temporaire

Plus durement touchées, les ventes d’assurance vie entière en termes de primes annualisées ont reculé de 36 % au troisième trimestre de 2017, par rapport au troisième trimestre de 2016. Ce recul est suivi de près par celui des ventes d’assurance vie universelle, soit un recul de 36 % durant la même période de comparaison. Les ventes d’assurance temporaire ont plutôt stagné, durant cette période.

Point encourageant : la période des trois premiers trimestres de 2017 représente une croissance de 6 % par rapport à la même période de 2016, tous produits confondus. Il s’agit toutefois de l’effet de la fin de ruée fiscale, observée au premier trimestre.

Parmi les différents réseaux de distribution, celui des courtiers en valeurs mobilières (comptes nationaux) a particulièrement écopé, ses ventes d’assurance vie individuelle en termes de primes se repliant de 49 % au troisième trimestre de 2017, par rapport au troisième trimestre de 2016.

Les agents rattachés à des assureurs (agents de carrière) ont aussi vu leurs ventes d’assurance vie individuelle en termes de primes reculer de façon importante au troisième trimestre de 2017, déclinant de 37 % par rapport au troisième trimestre de 2016.

Durant la même période de comparaison, les ventes d’assurance vie individuelle en termes de primes des agents généraux ont battu en retraite de 21 %, et celle des conseillers indépendants de 15 %.

Le réseau indépendant s’en tire mieux

En comparaison des trois premiers trimestres de 2016, les trois premiers trimestres de 2017 ont signifié un repli des ventes de primes de tous les produits dans le réseau captif, soit un recul global de 7 %. Le réseau indépendant s’en tire mieux, avec une croissance globale de 12 %. Seules les ventes d’assurance vie universelle ont connu un recul dans le réseau indépendant, soit de 4 % durant la période de comparaison observée.

Le gros du volume des ventes de primes a été produit par le réseau indépendant durant cette période, soit 72 %. Ce réseau voit 23 % de son volume de vente provenir de la vie universelle, laquelle ne compte que pour 9 % du volume du réseau captif.

La vie entière domine le volume, mais pas les ventes

Malgré les revers entrainés par la fin de la ruée, le volume des ventes en termes de prime demeure favorable à l’assurance vie entière depuis de nombreux trimestres. Depuis le début de l’année jusqu’au 30 septembre de 2017, le volume des primes annualisées a atteint 668,8 millions de dollars (M$) en vie entière, lui donnant une part de 57 %, comparativement à 24 % pour l’assurance temporaire et 19 % pour la vie universelle.

C’est toutefois l’assurance temporaire qui domine en termes du nombre de polices vendues durant cette période, soit 310 211, ce qui lui donne une part de 58 %, contre 27 % pour la vie entière et 15 % pour la vie universelle.

L’assurance vie temporaire exerce presque toujours sa domination dans le nombre de polices. Son prix est inférieur aux autres produits, même pour une couverture d’assurance plus grande. Il est le produit de prédilection pour les besoins des associés dans une entreprise en démarrage, ou des jeunes familles qui veulent sécuriser leurs paiements hypothécaires ou les études des enfants, advenant le décès d’un des conjoints.

Montant moyen plus élevé en temporaire qu’en vie entière

Ainsi, le montant d’assurance moyen souscrit en assurance temporaire durant la période observée est deux fois supérieur à celui souscrit en assurance vie entière, soit 461 280 $, contre 201 925 $. Il est aussi supérieur au montant moyen de couverture d’assurance vie universelle, qui s’est établi à 298 828 $ lors des trois premiers trimestres de 2017.

Durant cette période, il s’est souscrit au Canada 196,2 milliards de dollars de couverture d’assurance vie individuelle, dont 73 % reviennent à l’assurance temporaire, alors que la vie entière et la vie universelle s’en partagent respectivement 15 % et 12 %.