Un nouveau rapport de Capgemini appelle les assureurs de dommages à se préparer aux bouleversements démographiques, alors que le vieillissement de la population et l’urbanisation concentrent les risques et exigent de nouveaux modèles de tarification et de souscription. Le rapport souligne également que les modèles de propriété évoluent, incitant les assureurs à proposer des couvertures plus modulaires et flexibles.

« Les changements démographiques ne concernent plus seulement l’assurance vie ou les grandes tendances macroéconomiques à long terme. Ils deviennent une priorité stratégique, opérationnelle et en matière de gestion des risques pour l’ensemble des fonctions du secteur de l’assurance de dommages », affirment les auteurs du rapport intitulé Are you ready for an aging population + urbanization ? (Êtes-vous prêt pour une population vieillissante et une urbanisation accrue ?).

Selon eux, une population vieillissante agit comme un amplificateur de risque : elle est plus dépendante des infrastructures, plus vulnérable aux interruptions et plus difficile à assurer avec les modèles traditionnels. « Combinées à l’urbanisation mondiale et aux risques climatiques, les menaces actuelles ne sont plus isolées. Elles sont interreliées et se répercutent sur les lignes d’assurance de biens, de responsabilité et de services », écrivent-ils.

Une redéfinition des fondements du risque

Selon eux, près de 70 % de la population mondiale vivra dans des centres urbains d’ici 2050, ce qui « concentrera les personnes, et les risques qui les accompagnent, dans des environnements plus denses et complexes ». Pour les assureurs de biens, le vieillissement de la population et l’urbanisation ne sont donc pas de simples tendances économiques à long terme, mais des facteurs qui redéfinissent les bases du risque, de la valeur et de la demande.

« Que se passe-t-il lorsque les gens vivent plus longtemps, possèdent davantage de biens, s’entassent dans des zones à haut risque, tout en s’éloignant des modèles traditionnels de propriété et de comportement ? »

Les auteurs du rapport identifient trois grandes mutations auxquelles les assureurs doivent réagir : l’agrégation géographique du risque dans des pôles urbains, la concentration de la richesse au sein des populations vieillissantes, ainsi que les défis liés à la capacité et à la tarification.

« Les assureurs doivent dépasser les modèles historiques fondés sur les données passées, et intégrer des couches démographiques, des analyses prédictives et des données de géolocalisation en temps réel pour élaborer une tarification qui reflète réellement la complexité des profils de risque actuels », indiquent les auteurs.

Ils recommandent aussi de concevoir des produits plus souples, adaptés aux modes de vie transitoires, afin d’offrir des couvertures évolutives selon les étapes de vie, les types de biens et les modèles de propriété. En parallèle, ils notent que l’assurance des entreprises évolue également : elle passe d’actifs tangibles comme les usines et les entrepôts à des actifs immatériels tels que les données et la propriété intellectuelle.

« Le risque ne disparaît pas, il change simplement de forme. L’assurance de biens doit évoluer d’un modèle statique, axé sur les actifs, vers une approche dynamique, centrée sur l’expérience et les services », écrivent-ils.