Un défi que tout spécialiste après sinistre doit relever est de gérer les hausses et les baisses d’activités. Le Journal de l’assurance a fait une tournée de cette industrie pour voir comment les spécialistes après sinistres font pour gérer les périodes creuses et les périodes plus occupées.
Charles Sabourin, de Steamatic Canada, résume en quelques mots le défi quotidien des spécialistes après sinistres: « On doit donner de la formation à nos employés et leur fournir 40 heures de travail par semaine ». Il ajoute que ce n’est pas tout le monde qui veut aller couvrir un sinistre le samedi soir à 22 heures. « Il faut donc devenir un expert dans la gestion du personnel, autant pour les employés à temps plein que ceux à temps partiel. L’industrie a beaucoup de bons exécutants, mais moins de bons gestionnaires. C’est là qu’on devient très utile comme maître-franchiseur », dit-il.
Pour sa part Stéphane Giroux, de Systèmes Paul Davis, dit qu’il n’a pas le choix de se préparer à de telles éventualités, car il demeure tributaire de la météo. « Quand le rond-point L’Acadie a subi de fortes pluies il y a quelques années, on a dû appeler des équipes de l’Ontario. Comme les pompiers, on doit toujours être prêts. C’est difficile à gérer, mais lorsqu’ il n’y a pas d’urgence, on ne peut pas garder nos employés à rien faire. C’est pourquoi on les réaffecte à d’autres menus travaux. On gère nos équipes pour garder nos employés. C’est le nerf de la guerre » dit-il.
C’est pourquoi son entreprise est en constante embauche. « Nous sommes toujours à la recherche de personnes qualifiées pour aller pomper un refoulement d’égout à trois heures du matin le samedi. En plus, il ne faut pas oublier qu’on entre dans l’intimité des gens. C’est pourquoi on vérifie la cote de crédit de nos employés et leur passé judiciaire. Ça prend aussi des gens présentables, car c’est nous qui représentons la compagnie d’assurance auprès de l’assuré », dit M. Giroux.
Chez Phoenix, on a développé un service en conciergerie pour pallier les temps morts. « Nos employés qui ne sont pas à temps plein en conciergerie peuvent aller faire du travail supplémentaire dans un autre secteur. La sous-traitance est aussi devenue essentielle. Ça prend des réseaux de gens qui sont flexibles et qui sont prêts à faire 25 heures une semaine et 60 la suivante. Nous avons réussi à éliminer notre roulement de personnel en identifiant des gens qui correspondent à ce profil », dit Daniel Pellerin.
De son côté, Sinisco a mis en place 13 bureaux dans différentes régions, dont dix qui lui appartiennent. « S’il y a une catastrophe dans une région donnée, je n’ai pas à appeler ailleurs. Je rapatrie mon monde et je peux facilement doubler mon volume de réclamations dans une région. C’est l’assureur qui en bénéficie, car il n’a pas de frais supplémentaires à payer », explique Christine Dufour.
Pierre Bédard, de GUS, dit que la pluie est le principal facteur du flux de dossiers. « Plus il y a de pluie et plus on a de dossiers. On atteint un certain équilibre avec tous les services qu’on offre. Nous avons une croissance organique de 25 à 30 % par année malgré les années de haut sinistre. L’importance de notre réseau explique cela. »
Chez Experts Drains, pour faire face aux périodes de sécheresse, on a développé une expertise en excavation. « On réussit à garder 80 % de nos gens occupés. On a aussi ajouté des services de plomberie, de soudage à l’epoxy et d’entretien récurrent de certaines entreprises en ce sens », dit Patrick Blais.
Hubert Roy