À l’échelle mondiale, les associations d’assureurs se préoccupent de la sensibilisation, de l’accessibilité, de l’abordabilité et de la disponibilité des produits d’assurance. La Fédération mondiale des associations d’assurances (Global Federation of Insurance Associations ou GFIA en anglais) se penche sur ces enjeux majeurs et propose des recommandations politiques dans un nouveau rapport intitulé Pathways to protection: from challenges to opportunities in insurability

En plus d’identifier les principaux défis, le rapport présente des études de cas ainsi que des recommandations visant à accroître la sensibilisation du public, améliorer l’accessibilité, renforcer l’abordabilité et assurer la disponibilité des protections, tant en assurance de personnes qu’en assurance de dommages. 

Selon la GFIA, le secteur de l’assurance de dommages est confronté à des problèmes d’abordabilité de plus en plus marqués et à des enjeux de disponibilité attribuables à divers facteurs externes échappant au contrôle des assureurs. « La fréquence et la gravité croissantes des catastrophes naturelles font également grimper les primes », indique-t-elle dans son rapport, ce qui « alimente les discussions sur la concentration des risques physiques et limite l’accès et l’abordabilité dans les régions à haut risque ». 

Dans le domaine de l’assurance automobile, les nouvelles technologies génèrent à la fois des coûts supplémentaires et une complexité accrue. 

De son côté, la « pénétration de l'assurance vie, définie comme le rapport entre le volume des primes et le PIB, stagne, voire régresse sur de nombreux marchés depuis le début des années 2000, en partie à cause des taux d'intérêt extrêmement bas qui ont affaibli les produits d'épargne et de rente », indique le rapport. Il souligne que les changements sociodémographiques et l’évolution des structures familiales modifient également la demande et réduisent le nombre d'assurés à faible risque. 

Un environnement réglementaire de plus en plus complexe 

« Cette évolution s’inscrit dans un contexte réglementaire de plus en plus complexe qui, bien qu’orienté vers la protection des consommateurs et des résultats positifs, peut également générer des frictions opérationnelles et des coûts supplémentaires », souligne le rapport. « Les efforts visant à moderniser les modèles d’assurance pour répondre à l’innovation et aux nouveaux risques peuvent involontairement nuire à l’accessibilité et faire grimper encore davantage les primes, surtout lorsque les exigences réglementaires dépassent leurs bénéfices concrets. » 

Tout en reconnaissant que certains risques ne sont peut-être plus assurables selon les conditions antérieures, la GFIA affirme que le secteur s’adapte activement et innove pour répondre aux besoins émergents. 

Perception du risque et confiance 

Le rapport identifie plusieurs défis fondamentaux, notamment le niveau de littératie financière, la perception du risque et la confiance. « Les assureurs continuent de faire face à un déficit de confiance, surtout auprès des consommateurs qui les perçoivent davantage comme axés sur le profit que sur le service à la clientèle », souligne-t-on. « La confiance demeure un enjeu fondamental. » 

L’analyse s’attarde également aux processus de distribution, aux infrastructures, ainsi qu’à la fiscalité et à la réglementation. 

« Dans plusieurs pays, un autre obstacle important à l’abordabilité est la taxation imposée par les gouvernements sur les produits d’assurance », poursuit le rapport. « Dans ces endroits, lorsque les primes augmentent, ces taxes alourdissent encore davantage le fardeau financier des assurés. » 

Bien que certains assureurs explorent des approches novatrices — comme le développement de produits d’assurance paramétriques, le recours à la télématique et aux objets connectés (« l’Internet des objets ») ou encore l’octroi de réductions des primes actuariellement justifiées aux assurés qui mettent en œuvre des mesures d’atténuation des risques —, la GFIA rappelle qu’une baisse durable des primes passe inévitablement par une gestion efficace des risques.