Les efforts de recrutement en assurance de dommages au Canada sont nettement insuffisants et ne permettront pas de répondre aux besoins de main-d’œuvre de l’industrie de 2012 à 2017.C’est la principale conclusion d’une analyse démographique commandée par l’Institut d’assurance. L’étude révèle que d’ici 2017, l’industrie canadienne de l’assurance de dommages perdra 25 % de sa main-d’œuvre en raison de facteurs démographiques. L’industrie ne subit pas encore les effets des départs à la retraite, mais les ressentira pleinement dans cinq ans.

C’est la firme de consultation Richard A. Loreto Consulting (RAL) qui a mené l’analyse pour l’Institut au cours de l’été et de l’automne 2007. La firme a consulté 43 compagnies d’assurance et de réassurance, firmes d’experts en sinistre et bureaux de courtage pour tirer ses conclusions.

Recrutement difficile

Ces 43 compagnies ont souligné que le recrutement est difficile pour elles. L’analyse fait ressortir qu’il est encore plus difficile de recruter des courtiers.

L’étude démographique menée par RAL montre qu’au Québec, les employés de plus de 60 ans et ceux de la première moitié de la génération d’après le baby-boom (qui sont maintenant âgés de plus de 40 ans) sont surreprésentés dans le courtage. Au Canada, RAL estime qu’environ un courtier sur trois prendra sa retraite d’ici dix ans et que cette proportion est un peu plus élevée chez les gestionnaires.

Fidéliser son personnel

Pour pallier le problème de recrutement, Richard A. Loreto, président de RAL, croit que l’industrie devra mieux fidéliser ses employés. Il ajoute que les entreprises œuvrant en assurance de dommages devront revoir leur cadre de travail pour garder les baby-boomers au sein de leur entreprise.

« En 2017, les baby-boomers auront entre 51 et 70 ans. Dans l’industrie, 60 % des travailleurs sont retraités à l’âge de 60 ans et 80 % le sont à l’âge de 65 ans. Il faudra en arriver à un nouvel équilibre entre les travailleurs âgés et les entreprises. Les emplois à temps partiel et les horaires souples seront de bons moyens de maintenir ces travailleurs en poste », indique M. Loreto.

Ce dernier ajoute que l’industrie doit recruter dès maintenant les enfants des baby-boomers. « Les jeunes travailleurs actuels travaillent dans des industries telles que l’hébergement et les services de restauration, l’information, la culture et les loisirs et le commerce. Selon ce qu’on connaît de ces industries, il n’est pas trop tôt pour attirer l’attention des futurs travailleurs dès les dernières années du primaire. Il est aussi impératif d’attirer l’attention des étudiants des niveaux secondaire et postsecondaire. On peut inciter les jeunes à travailler dans l’industrie de l’assurance de dommages en leur offrant des emplois à temps plein et un régime de rémunération concurrentiel », explique le président de RAL.

M. Loreto ajoute que l’industrie canadienne de l’IARD devra regarder du côté des immigrants pour combler ces besoins en main-d’œuvre, puisqu’ils se retrouvent dans la tranche d’âge suivant celle des baby-boomers et celle qui est la plus urgente à combler.

La fidélisation est un autre aspect sur lequel l’industrie doit travailler selon M. Loreto. « Les employeurs devront revoir leur politique en matière de fidélisation et analyser la question en tenant compte des employés les plus jeunes, afin de cerner les raisons des départs et de déterminer les mesures incitant les employés à rester en poste. Les employeurs devront aussi acquérir une meilleure compréhension des aspirations de leurs employés actuels à temps partiel, afin d’améliorer la possibilité que ces employés occupent un poste à temps plein », met-il en garde.