Les voleurs d’automobiles du Québec auront un ennemi de moins. LoJack Canada a pris la décision de cesser de vendre ses produits de repérage automobile dans la province. Même si l’entreprise affichait une croissance de ses ventes, la rentabilité générée par celles-ci n’était pas suffisante pour y demeurer, a estimé la compagnie.Le Journal de l’assurance s’est entretenu avec Kevin Joy, directeur général de Lojack Canada, au lendemain de l’annonce survenue à la fin d’octobre. LoJack a d’ailleurs mis fin à ses ventes au Québec au moment même de l’annonce.

« Malgré notre nouvelle plateforme de produits, la rentabilité était moindre que l’on espérait. Le marché est de plus en plus exigeant, notamment sur le plan des demandes des assureurs, mais aussi des composantes de produits. D’ailleurs, le Québec était le seul marché au monde où LoJack devait apposer des étiquettes sur les fenêtres des véhicules », dit-il. LoJack est présent dans 31 pays.

Forte pression sur les prix

M. Joy note aussi qu’il y avait une forte pression sur les prix de vente de ses produits. « Nous avions déjà entamé un exercice pour réduire la base de nos couts. Il ne faut pas oublier que nous avions deux modèles d’affaires au Canada, avec Boomerang et LoJack. Ça entrainait un dédoublement de ressources », dit-il.

Le directeur général de LoJack Canada affirme aussi que la consolidation qui a cours dans le marché de l’assurance au Québec a aussi été un facteur de décision. « Ça a amené une guerre des prix. Les primes moyennes en assurance automobile ont diminué significativement. La réduction du taux de vol de véhicules a aussi joué. Il y a encore quelques années, les assureurs exigeaient que 10 % des modèles disponibles sur le marché soient dotés d’une protection antivol. Maintenant, c’est entre 1 % et 2 % des modèles. Ça change le potentiel de vente qui existait », dit-il.

Soutien maintenu

Les clients actuels de LoJack au Québec continueront d’obtenir du soutien de la part de l’entreprise, assure M. Joy, tant du côté des particuliers que de celui des clients commerciaux. « On maintiendra un service à la clientèle en français. C’est important pour nous. Ce qui change, c’est que nous n’aurons plus d’établissement au Québec. Compte tenu que nous y cessons nos ventes, maintenir des ressources en finances, en ressources humaines et en administration n’est plus nécessaire », dit-il.

Les bureaux montréalais de LoJack fermeront leurs portes en juin. Une équipe de vente sera maintenue en Ontario. Tout le reste sera géré depuis le siège social aux États-Unis. LoJack maintiendra aussi son infrastructure de repérage de véhicules.

M. Joy ne cache pas que la nouvelle du retrait de LoJack a été reçue avec tristesse par ses partenaires du Québec. « Il y avait beaucoup de momentum dans nos réseaux dernièrement. Le volume additionnel obtenu au Québec n’a pas entrainé des marges de rentabilité que nous estimions suffisantes. Il aurait fallu investir davantage pour les atteindre, et ce, malgré que nous fournissions une performance supérieure. La marque Boomerang était présente au Québec depuis 15 ans. C’était une marque très forte, et il est triste qu’elle disparaisse », dit-il.

LoJack se consacrera davantage aux marchés où le taux de vol est plus élevé, comme les États-Unis, l’Afrique du Sud, l’Argentine et plusieurs pays européens. « Notre chiffre d’affaires au Canada représentait tout de même 5 % de la taille de LoJack. Notre décision est vraiment liée à la structure du marché québécois. Nous pourrons aussi travailler davantage sur notre nouvelle offre en télématique au Canada », dit-il.