La cueillette de données par les objets connectés, ou le Web 3.0, est déjà chose courante dans plusieurs secteurs.

Le professeur Jacques Nantel cite l’exemple du site Fitness.com et son bracelet FitBit que porte son utilisateur. Le bracelet lit les signes vitaux pendant les activités physiques, et transmet toutes les données dans le registre personnel de l’utilisateur : distance parcourue, rythme cardiaque, etc. Le site peut même transmettre des alertes.

En assurance automobile, la télématique permet à plusieurs assureurs d’offrir des rabais de primes à leurs meilleurs clients. C’est déjà un progrès, selon Jacques Nantel. « La majorité des consommateurs aiment plutôt cela, et surtout les jeunes. » Quelque 50 % des consommateurs reconnaissent que ces technologies représentent une forme d’invasion de leur vie privée, même si elle est bénigne. Et les autres en raffolent, dit-il.

Le Web 3.0 sourit de plus en plus aux consommateurs en matière de sécurité à la maison, des outils domotiques, du suivi des conditions médicales et des habitudes de conduite. Et leur intérêt envers ces technologies est en hausse constante, ajoute M. Nantel.

Malheureusement, les gestionnaires de l’industrie de l’assurance ne sont pas encore friands de ces développements technologiques. Selon un sondage mené en janvier 2015, quelque 40 % des gestionnaires de l’assurance n’ont aucun plan de match concernant le Web 3.0. « Cette tendance n’est manifestement pas la bonne approche », déplore-t-il.

La vitesse avec laquelle ces technologies peuvent se déployer est énorme et cela favorisera les entreprises les plus dynamiques, poursuit-il. L’industrie de l’assurance ne doit pas laisser passer le train, car elle n’est pas à l’abri des bouleversements qui ont eu lieu dans le taxi, les hôtels, les vidéos, les journaux, les livres, la formation en ligne, etc.

« Les technologies sont porteuses si elles apportent une valeur ajoutée aux consommateurs », insiste M. Nantel. Ces innovations changent la donne pour les producteurs et les distributeurs, car tout le monde peut avoir accès à l’utilisateur final du produit. « Pour moi, ce n’est pas une menace, mais une opportunité à saisir », dit-il.