L’industrie des fonds communs de placement est de nouveau dans la mire de l’organisme de protection des investisseurs FAIR Canada.
Dans un avis diffusé fin mai, et dont le Portail de l’assurance a obtenu copie, FAIR Canada demande à l’industrie financière de lever tout frais imposé aux Canadiens éprouvant des difficultés financières étant donné la pandémie de la COVID-19.
La demande FAIR Canada vise aussi les frais d’acquisition reportés des fonds communs. Ces frais sont demandés aux clients qui ne peuvent conserver un fonds commun pendant une certaine période de temps.
L’organisme dit ainsi reprendre une recommandation des Autorités canadiennes des valeurs mobilières (ACVM). Le 21 mai, le régulateur canadien a invité les investisseurs qui se heurtent à des difficultés financières à communiquer avec leurs sociétés et conseillers inscrits pour connaitre les mesures d’allègement offertes. « Ces investisseurs pourraient également vouloir s’enquérir au sujet de l’annulation possible de certains frais, notamment les frais d’acquisition reportés, au motif de leurs difficultés financières », pouvait-on lire dans l’avis des ACVM.
FAIR Canada invite d’ailleurs les investisseurs faisant face à un refus de leur institution financière à lever leur frais à en faire part à leur régulateur provincial, tel que l’Autorité des marchés financiers au Québec. FAIR Canada dit souhaiter éviter aux investisseurs de leur éviter de perdre des revenus.
Prêts sur investissement
FAIR Canada en a aussi profité pour reprendre un vieux cheval de bataille, soit la vente de fonds communs à la suite d’un prêt. L’organisme de défense des investisseurs canadiens juge insensé que l’on offre à un investisseur de souscrire un prêt pour investir dans des fonds communs de placement.
« C’est une stratégie qui convient uniquement aux investisseurs les plus avertis, qui ont une haute tolérance au risque. Bien entendu, un investisseur de ce type ne s’engagera pas dans ce genre de stratégie puisqu’elle ne fonctionne pas. Qui peut recommander une telle stratégie ? Un conseiller financier qui cherche à augmenter son revenu », clame FAIR Canada.
À quel point cette problématique est-elle étendue ? Difficile à dire, affirme FAIR Canada. L’organisme en a discuté avec les administrateurs des ACVM, révèle-t-il.
« Toutefois, comme il y a peu d’information public sur ce genre de transactions, il est difficile de connaitre l’étendue de la chose. Heureusement, les ACVM font des demandes en ce sens à l’industrie et publiera des données sur les prêts à l’investissement. »
FAIR Canada recommande d ‘ailleurs aux investisseurs qui ont subi des pertes après avoir emprunté de l’argent pour acheter des fonds communs à frais élevés de faire une plainte à leur institution financière pour obtenir compensation, mais aussi pour déterminer si la responsabilité de leur conseiller financier est en cause face à ces pertes.