Des gestionnaires de risques ont interpellés le Congrès américain pour demander la création d’un programme public d’assurance couvrant les pertes découlant d’une pandémie, comme celles causées par l’éclosion de la COVID-19.

Dans une lettre datée du 20 avril, Laura Langone, présidente de RIMS, une association regroupant 7 500 gestionnaires de risques aux États-Unis, et qui a aussi une division au Canada, affirme qu’une telle avenue accélérerait la reprise économique.

« Nos membres achètent de nombreuses polices d’assurance. Nous croyons qu’un tel partenariat public-privé qui couvrirait le risque de pandémie est essentiel pour faciliter l’accès à des capitaux aux prêteurs et aux marchés boursiers. Un tel programme rendrait viable le marché de l’assurance contre le risque de pandémie. Il permettrait aussi aux entreprises de faire face à de tels évènements avec une plus grande résilience », dit-elle.

Son mécanisme

Mme Langone souligne par ailleurs que plusieurs entreprises craignent de ne pas pouvoir avoir accès à des liquidités sans protection d’assurance contre une pandémie. Autre crainte : le prix demandé par les assureurs privés pour une telle couverture risque d’être prohibitif, dit-elle.

« Un programme d’assurance contre le risque de pandémie fonctionnerait comme un mécanisme de partage de risque entre l’industrie de l’assurance, les titulaires de polices et le gouvernement fédéral. Comme pour les polices d’assurance traditionnelles, les titulaires de polices absorberaient une partie des pertes en fonction d’un déductible préétabli. Les assureurs pourraient ainsi offrir une couverture abordable d’interruption des affaires, avec le gouvernement qui interviendrait une fois que les limites seraient épuisées », détaille la présidente de RIMS.

Un soutien majoritaire des gestionnaires de risque

Mme Langone affirme aussi avoir un fort soutien des membres de son organisme. Dans un sondage interne, ceux-ci ont répondu être en faveur de la création d’un tel programme dans une proportion de 91 %, a-t-elle ajouté.

« Nous croyons fermement que mitiger le choc financier initial de la pandémie réduira l’incertitude économique. Un programme d’assurance contre les pandémies aiderait à rebâtir la confiance et la sécurité des entreprises, ce qui pourrait être une première étape cruciale de la relance économique », écrit-elle.