Plus de la moitié des pertes liées aux catastrophes naturelles n’étaient pas assurées pour la première moitié de l’année, selon un rapport du réassureur Munich Re. Les pertes totales se sont élevées à 41 milliards de dollars (G$), les pertes non assurées étant de 21,5 G$.

Si les pertes totales sont moins élevées que celles de la même période de l’année précédente et de la moyenne des 10 dernières années, les pertes assurées le sont aussi. Pour la première moitié de 2016, les pertes totales étaient de 111 G$ et la moyenne des 10 dernières années est de 102 G$. Quant aux pertes assurées, elles étaient de 32 G$ et 29 G$ respectivement.



Les orages couteux aux États-Unis

Munich Re explique que le taux de pertes assurées est aussi haut en raison des pertes importantes dues aux orages aux États-Unis, où la densité de l’assurance est forte. Pour l’année précédente et la moyenne des 10 dernières années, plus des deux tiers des pertes n’étaient pas assurées.

Ce sont d’ailleurs les orages qui ont compté pour trois des cinq catastrophes les plus couteuses au monde pour la première moitié de l’année. Chacun a engendré des pertes de 2 G$, pour un total de 18,5 G$, dont 13,5 G$ assurées.

Peter Höppe, directeur du département de recherche sur les risques géographiques pour le réassureur, affirme que le nombre d’orages sévères a doublé comparé aux mêmes périodes les années précédentes. Ceci s’expliquerait par le phénomène climatique naturel d’El Niño côtier, alors que la côte nord-ouest de l’Amérique du Sud a connu des températures plus chaudes qu’à l’habitude, qui se heurtaient à des températures plus froides encore plus à l’ouest, augmentant le risque d’orages sévères.




« Les assureurs doivent avoir des connaissances approfondies des catastrophes naturelles »

« L’accumulation d’orages sévères aux États-Unis met en lumière l’importance pour les assureurs de posséder des connaissances approfondies sur les catastrophes naturelles et comment elles sont affectées par les changements climatiques. C’est vrai pour les changements climatiques naturels et causés par les humains. Les assureurs ne font pas que surmonter les pertes, ils améliorent notre compréhension de ce qui les déclenche. C’est un principe fondamental pour prévenir les pertes futures », explique Torsten Jeworrek, membre du conseil d’administration de Munich Re.

La catastrophe la plus couteuse au Pérou

Causées par le même phénomène d’El Niño côtier que les orages aux États-Unis, les inondations connues aux mois de mars et avril au Pérou s’avèrent être la catastrophe la plus couteuse de la première moitié de 2017. Munich Re soutient que la haute température de la mer et le taux croissant subséquent de l’évaporation ont amené des pluies torrentielles, causant des glissements de terrain et la crue des eaux de plusieurs rivières près de Lima, la capitale du pays.

Les pertes totales se sont élevées à 3,1 G$, dont seules 380 millions de dollars assurés. « Les pays émergents en particulier bénéficieraient d’une plus grande densité d’assurance puisque ça leur permettrait de mieux se remettre de l’impact économique des catastrophes naturelles », ajoute M. Jeworrek.