Les taux d’intérêt élevés qui persistent ont des effets variables sur les finances des ménages, car des taux plus élevés peuvent entraîner une hausse des coûts d’emprunt, mais aussi offrir des rendements plus importants sur les comptes d’épargne et d’investissement.

Une récente publication de Statistique Canada, intitulée Comptes économiques du secteur des ménages canadiens selon le revenu, la consommation, l’épargne et le patrimoine, deuxième trimestre 2024, examine cette situation et révèle que les ménages les plus riches du Canada ont vu leur valeur nette augmenter plus rapidement que celle de tout autre groupe de ménages au cours de la période étudiée.

Inégalités de revenus en hausse 

« Les ménages vulnérables sur le plan économique — soit ceux à faible revenu, ceux ayant un patrimoine plus bas et ceux faisant partie des groupes d’âge plus jeunes — continuent d’éprouver des difficultés à conserver un bien-être financier comparativement à d’autres ménages, dans le contexte de la persistance des taux d’intérêt élevés et des pressions liées aux coûts de logement », écrivent les auteurs de l’étude.

« L’inégalité des revenus s’est accrue au deuxième trimestre de 2024. L’écart de la part du revenu disponible entre les ménages de la tranche supérieure de 40 % de la répartition des revenus et ceux de la tranche inférieure de 40 % s’est établi à 47 points de pourcentage, ce qui représente l’écart le plus important jamais enregistré relativement à ces données. »

Le rapport, qui analyse également les ratios dette-revenu et service de la dette, note aussi que la majorité des richesses est détenue par un petit nombre de ménages au Canada. Les ménages les plus riches détenaient 67,7 % de la valeur nette totale du Canada au deuxième trimestre de 2024, avec une moyenne de 3,4 millions de dollars par ménage. Les ménages les moins riches avaient en moyenne une richesse de 69 595 $.

Ménages à revenu moyen 

En ce qui concerne la croissance des salaires, les ménages à faible revenu ont vu leurs salaires augmenter davantage que les intérêts payés sur les hypothèques et le crédit à la consommation.

Les ménages à revenu moyen ont vu leur revenu diminuer par rapport à l’année précédente, car les gains d’investissement n’ont pas suivi le rythme de la croissance des intérêts payés. Les ménages à revenu élevé ont enregistré la plus forte augmentation de leur revenu disponible, car leurs gains d’investissement ont dépassé les intérêts payés au cours du trimestre.

« L’épargne nette moyenne de la plupart des ménages a augmenté au deuxième trimestre de 2024 par rapport à un an plus tôt, les pressions liées au coût de la vie s’étant généralement atténuées », ajoutent-ils.