L'organisme de recherche C.D. Howe Institute plaide qu'il est temps que le Canada suive l'exemple de pays comme l'Australie, la Belgique, le Danemark, Israël, les Pays-Bas et la Suède, et lance un outil gouvernemental, ou alors un outil approuvé par le gouvernement, qui donne aux Canadiens une vue d'ensemble des ressources de retraite à leur disposition.
« Grâce aux progrès récents de l'intelligence artificielle (IA) et de la communication des données, ce type d'outil est aujourd'hui plus pratique et plus opportun que jamais », écrit l’institut dans le document de réflexion (en anglais) Roadmap for Retirement: The Case for a National Pension Dashboard.
Un tel projet ne partirait pas de zéro, ajoute-t-il, puisque le Canada dispose déjà d’infrastructures partielles qui pourraient être adaptées pour bâtir un tableau de bord rassemblant les informations clés. Le document explore les ressources et les systèmes déjà en place pour envisager une mise en œuvre efficace.
« La planification de la retraite devient de plus en plus complexe pour les Canadiens, car une part croissante de l’épargne retraite est transférée dans des régimes à cotisations déterminées (CD) et que les informations sont dispersées entre plusieurs institutions. Compte tenu du niveau actuel de littératie financière au Canada, de nombreuses personnes ont du mal à comprendre ce dont elles disposeront pour vivre à la retraite. Un tableau de bord des pensions pourrait les aider en regroupant toutes leurs épargnes et prestations de retraite en un seul endroit. »
Les auteurs ajoutent qu'en l'absence d'un moyen simple de voir comment l'épargne et les droits se traduisent en revenus, il est difficile de prendre des décisions éclairées. « La complexité des règles applicables aux régimes de retraite, aux prestations gouvernementales et aux options de placements peut semer la confusion », notent-ils.
Le document aborde aussi la question des participants introuvables. À titre d’exemple, en 2023, les administrateurs de régimes de retraite enregistrés en Ontario ont déclaré près de 200 000 membres manquants, auxquels était dû un montant global de 3,6 milliards de dollars.
L'institut insiste enfin sur la nécessité d’un appui des autorités de réglementation pour assurer le développement d’une telle ressource. « Des organismes de réglementation des pensions de tout le Canada ont exprimé leur soutien à une telle initiative, mais ils doivent être prêts à assurer une surveillance continue et à fournir des ressources », indique son document. « La mise en place et le maintien d'un tableau de bord national nécessiteraient des investissements de la part d'une ou de plusieurs parties prenantes, y compris les gouvernements et les promoteurs de régimes. »