La diminution du nombre de catastrophes coûteuses en 2014 tirent vers le bas les prix de renouvellement des polices de réassurance. Toutefois, le marché mondial demeure en pleine mutation et devrait inciter les acteurs à changer leurs modèles d'entreprise.

Selon le rapport annuel de Guy Carpenter, intitulé Shaping the Future: Positive Results, Excess Capital and Diversification, les prix pour le renouvellement de polices de réassurance sont partis à la baisse depuis le 1er janvier 2015, affectant presque tous les secteurs d’affaire et les zones géographiques.

D’après l’étude, un facteur majeur du marché impacte particulièrement le tarif des renouvellements : la diminution du nombre de catastrophes coûteuses. En 2014, les pertes s’élevaient à environ 34 milliards de dollars, soit le total le plus bas de ces quatre dernières années, 25 % inférieur à 2013.

Un autre facteur important, les capitaux tiers, a continué à peser sur le marché de la réassurance, notamment par le biais des investisseurs institutionnels tels que les fonds de pension et les fonds spéculatifs à la recherche de rendements élevés au cœur d'un environnement affecté par des taux d'intérêt bas.

Réductions implacables des taux, faible rendement des placements, afflux de capitaux alternatifs, autant de facteurs qui n’ont offert aucun répit aux réassureurs depuis le 1er janvier dernier. La période de renouvellement coïncide en effet avec une période de refonte de l'industrie de la réassurance à l’échelle mondiale, selon un rapport publié par Willis Re.

Ainsi, pour Peter Hearn, président de Willis Re, « dans le contexte actuel, de nombreux réassureurs reconnaissent que leur salut ne passera plus par d'importantes pertes sur les marchés ou par l'augmentation des taux d'intérêt. Leur véritable certitude réside dans le fait de changer leurs modèles d'entreprise. »

Le marché de la réassurance a prouvé depuis un certain temps qu’il était un peu plus solide et discipliné que d'autres secteurs. Cependant, selon un rapport d’A.M. Best, 2015 devrait inciter les réassureurs à porter une plus grande attention à la sélection des risques, notamment pour les entreprises à portée mondiale.

Ces dernières, grâce notamment à des activités diversifiées et à leur dimension mondiale seront moins exposées aux tentatives de rachats. En revanche, les petites structures devront probablement rechercher des partenariats stratégiques pour survivre.