Au moment de fermer la présente édition, les ministres des Finances provinciaux et fédéral débattaient de l'avenir des régimes de retraite au Canada à Whitehorse, au Yukon, les 17 et 18 décembre derniers. L'événement suscitait déjà maintes recommandations de la part d'assureurs et d'autres organisations avant sa tenue. L'enjeu : comment permettre à plus de Canadiens d'accéder à un régime de retraite adéquat et qui doit le faire, le gouvernement ou le privé?Les assureurs ont fait entendre leur voix par le biais de l'Association canadienne des compagnies d'assurances de personnes (ACCAP). Elle a rappelé les changements que propose l'industrie dans le secteur des régimes de retraite. Ces recommandations avaient déjà été exposées individuellement par plusieurs membres de l'ACCAP dans les jours précédents.
Ainsi, le président de la Financière Sun Life Canada, Dean Connor, a exhorté les ministres des Finances à donner leur appui à la création de régimes de retraite interentreprises, dans un discours prononcé à l'Economic Club of Canada le 10 décembre. M. Connor dit aussi s'opposer à un rôle accru de l'État dans la gestion des régimes de retraite et à l'élargissement du Régime de pensions du Canada pour y intégrer un régime supplémentaire de retraite.
De son côté, Joseph Iannicelli, président et chef de la direction de Standard Life, a envoyé une lettre au ministre des Finances du Québec, Raymond Bachand, le 11 décembre dernier. Elle a été rendu publique. M. Ianicelli déconseille ainsi au gouvernement de combler lui-même les lacunes des régimes actuels en créant une structure additionnelle.
Il avance deux raisons à cet effet. Premièrement, il craint que les employeurs se déchargent sur le gouvernement de leurs obligations fiduciaires envers les participants de régimes. Ensuite, il affirme qu'un tel arrangement, s'il était structuré comme un ajout à cotisations déterminées au régime gouvernemental, pourrait amener ses membres à croire que les prestations seront garanties par le gouvernement.
Selon lui, trois changements simples à la réglementation existante permettraient d'accroître l'épargne-retraite des Canadiens : éliminer les restrictions de participation aux régimes interentreprises dans la Loi de l'impôt, permettre l'inscription automatique aux régimes de retraite et permettre la hausse automatique des taux de cotisation. Ces trois changements permettraient ainsi aux assureurs de joueur pleinement leur rôle en matière de régimes de retraite, croit-il.
Chez Great-West, Bill Kyle, vice-président principal des services de retraite collectifs, propose d'exempter l'employeur de charges sociales sur ses cotisations à un REÉR collectif. Il a ajouté que le gouvernement devrait tabler sur la créativité des assureurs privés en matière de régime d'accumulation de retraite (REÉR collectif et régimes à cotisations déterminées), un secteur qui a connu une croissance de 70 % de son actif sous gestion entre 2000 et 2008.
Sun Life, Great-West et Standard Life sont dans l'ordre les joueurs les plus importants en matière de régime d'accumulation de retraite.