Le 12e rapport annuel SONAR de Swiss Re, intitulé Swiss Re SONAR : New emerging risk insights in 2024, traite de 16 risques émergents et de leurs impacts potentiels sur l’industrie de l’assurance et la société. Parmi les risques abordés, les effets en cascade des catastrophes naturelles sont identifiés comme un risque majeur, tandis que le sous-financement de la santé publique peut également entraîner des taux de morbidité et de mortalité plus élevés, notamment en cas de pandémie future.
« Les effets cumulés des catastrophes naturelles sur les infrastructures critiques et les chaînes d’approvisionnement génèrent une accumulation de pertes », déclarent les auteurs du rapport. « La diminution de la résilience des chaînes d’approvisionnement entraîne davantage d’interruptions d’activités, risquant de ralentir l’économie. »
Ils ajoutent que les crises sont interconnectées, générant des risques de plus en plus complexes.
Le rapport inclut une discussion sur le sous-financement des soins de santé, l’isolement social et la solitude — une crise sanitaire croissante — et l’écart entre les sexes dans les soins de santé. Le changement climatique est également abordé comme une menace évolutive pour la sécurité internationale, tout comme le risque de dépendance aux géants technologiques.
Les risques émergents, selon les auteurs, sont nouveaux, difficiles à quantifier et ont un impact significatif sur l’industrie. « Les risques ont été catégorisés en fonction de leur horizon temporel estimé, de leur impact potentiel global et des lignes de métiers que nous pensons les plus exposées », écrivent-ils.
« Les effets cumulés de la survenance des dangers et de l’interconnexion des infrastructures critiques et des chaînes d’approvisionnement peuvent générer une accumulation de pertes », note-t-on dans le rapport dans la discussion sur les effets en cascade des catastrophes naturelles.
« Les impacts accumulés et durables des catastrophes naturelles peuvent freiner le développement économique, augmenter les coûts pour le secteur public et ralentir la croissance du marché de l’assurance. »
Leçons tirées des risques cachés
Le rapport traite aussi des conséquences imprévues lorsque les contrats ne mentionnent pas de risques spécifiques. « L’utilisation croissante de l’intelligence artificielle (IA) pourrait déclencher des sinistres dans de nombreuses branches d’activité. Les assureurs devront développer une compréhension des effets intentionnels et non intentionnels et concevoir des produits qui atténuent les risques », écrivent-ils, en avertissant que l’IA a le potentiel de révolutionner l’activité, mais aussi d’ouvrir les assureurs à des réclamations si les modèles d’IA introduisent des préjugés ou déclenchent une discrimination.
Toutefois, les assureurs doivent analyser la manière dont les risques liés à l’IA sont traités dans les polices existantes et comment les traiter au mieux à l’avenir. « Quels risques sont déjà couverts, et lesquels ne le sont peut-être que tacitement (en d’autres termes, involontairement, en raison d’une formulation peut-être ambiguë) ?», écrivent-ils.
« En ce qui concerne les cyberrisques cachés, le secteur a déjà tiré des leçons. Il y a eu des cas où certains risques ont été couverts dans des politiques de lignes non-cyber, même si ce n’était pas l’intention. Avec l’IA invisible, il est temps d’éviter de répéter les mêmes erreurs en comprenant quels risques les polices traditionnelles couvrent déjà (de manière implicite). »