Les propriétaires de petites et moyennes entreprises (PME) estiment que la hausse du salaire décrétée par le gouvernement du Québec engendrera un effet domino sur la masse salariale totale des entreprises.
Le ministre du Travail du Québec, Jean Boulet, a confirmé le 18 janvier que le salaire minimum allait augmenter de 7 % dès le 1er mai 2023 pour atteindre 15,25 $ l’heure. Ce taux d’augmentation est le plus élevé en plus de 20 ans.
Le jour même de l’annonce faite par le ministre Boulet, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) a indiqué que ce décret n’allait pas aider les PME « qui voient leurs coûts exploser de partout ».
« Les hausses des coûts s’enchaînent depuis un an et les entrepreneurs n’ont pas de portefeuille magique faisant apparaître des billets de banque », indique François Vincent, vice-président Québec de la FCEI.
Pour atténuer l’impact de cette mesure, la FCEI redemande des allègements fiscaux sur la masse salariale. Dans une étude publiée en novembre 2021, 73 % des dirigeants de PME étaient d’accord avec cette recommandation.
Quelque 79 % des entrepreneurs sondés disaient que le meilleur moyen pour les accompagner lors d’une hausse du salaire minimum était la réduction du fardeau fiscal. « La première chose que les PME feraient si leur fardeau fiscal était réduit serait d’augmenter les conditions salariales de leurs employés », rapporte la FCEI dans son communiqué du 18 janvier.
La lutte contre la pauvreté peut être menée différemment, par exemple par la bonification de l’exonération personnelle de base, l’amélioration des primes au travail et les crédits d’impôt ciblés, recommande la FCEI.
Les données de la Fédération montrent que 59 % des PME du Québec ont encore une dette reliée à la pandémie de COVID-19. En moyenne, celle-ci dépasse les 100 000 $.