En marge de son propre colloque, la PDG de Solareh, Marie-Thérèse Dugré, a livré un vibrant témoignage sur les bénéfices d’un programme de santé et mieux-être en milieu de travail : le sien !

Après avoir implanté maints programmes de santé et mieux-être chez ses clients depuis sa fondation en 1984, Solareh a décidé qu’il ne serait pas cordonnier mal chaussé. L’entreprise a implanté un programme de santé et mieux-être pour ses 70 employés, et obtenu des résultats significatifs.

La première chose qu’a découverte Mme Dugré lorsqu’elle a entrepris ses démarches en 2008 : son entreprise n’est pas différente des autres. « Au début, nous avons vécu de la réticence et du scepticisme, comme cela arrive dans n’importe quelle autre entreprise », a-t-elle témoigné en entrevue avec le Journal de l’assurance, en marge de son colloque qui s’est déroulé au Mont-Tremblant les 17 et 18 mai.

Équipée d’un comité de santé et mieux-être, l’entreprise a persisté. Le comité a pour mandat d’effectuer au moins une activité dans chacune des quatre sphères qu’il a spécifiées : habitudes de vie, conciliation travail-famille, pratiques de gestion et environnement de travail. En 2009, Solareh implante la norme Entreprise en santé, niveau Élite, du Groupe Entreprise en santé. Plusieurs initiatives internes suivront.

L’entreprise mesure ses progrès tous les deux ans. « Notre taux d’absentéisme est passé de 3,8 % à 2,1 %, et le taux de roulement du personnel a chuté de 15 % depuis l’implantation du programme, a révélé Marie-Thérèse Dugré. De plus, 83 % des employés de Solareh disent avoir changé leurs habitudes alimentaires, et 69 % disent faire de l’activité physique plus régulièrement. »

Ces résultats démontrent qu’une stratégie axée sur la proximité a plus d’impact que les grandes campagnes de communication, dit Mme Dugré. La stratégie repose sur des gestes concrets et le regard des pairs joue un grand rôle dans l’adoption de saines habitudes de vie.

À son déménagement dans de nouveaux locaux en 2012, la PDG de Solareh fait construire un petit gymnase. « Les six premiers mois, personne n’y est venu. J’ai retenu les services d’une coach kinésiologue qui a organisé des activités. Elle s’est présentée quatre fois par semaine durant un an. Des gens convaincus ont commencé et créé un effet d’entrainement. Le gym est occupé dès 6h30 et le midi. »

Tous les gestionnaires ont été impliqués au départ. Ils ont pour objectif de se préoccuper de la santé des employés dans les décisions qu’ils prennent. Ils sont évalués chaque année sur cet objectif par leur équipe. « Le bonus des gestionnaires est affecté par la note qu’ils reçoivent lors de cette évaluation », a révélé Mme Dugré. Le gestionnaire est ainsi amené à diminuer l’impact de ses décisions sur ses employés, par exemple en matière de stress.

Chaque mois, le comité de santé et mieux-être offre un fruit de dégustation. Les employés ont été initiés à manger des fruits de saison, « et des fruits qu’ils ne mangent pas d’habitude ». À la cafétéria, le comité dispose des plateaux de légumes qui se mangent crus, tels l’asperge, le brocoli et le chou-fleur.

Sous l’impulsion du comité de Solareh chargé de la santé et du mieux-être, la machine distributrice de croustilles et de chocolat du comité social se vide de son contenu habituel pour héberger dorénavant de pleines rangées de noix et de barres protéinées sans sucre, enrobées de chocolat.

Solareh épaule ses employés en difficulté pour éviter le présentéisme. Une employée dont l’enfant est affecté du trouble de déficit de l’attention et d’hyperactivité (TDAH) trouve difficilement des ressources. Elle effectue des recherches pendant ses heures de travail. Solareh l’encourage. « J’aime mieux qu’elle le fasse au travail plutôt que de s’absenter une demi-journée. »

Le comité de santé et mieux-être offre aussi à cette employée des possibilités de conciliation travail-famille pour reconduire son enfant à l’école. « Elle m’a remercié et m’a dit comment elle se sent soutenue par l’entreprise. Cela a augmenté son engagement au travail », relate Mme Dugré.