Un grand nombre de travailleurs canadiens affectés par un problème de santé mentale n’aura pas recours aux ressources offertes par leur employeur ou par l’État, révèlent des sondages publiés par RBC Assurances et par la Financière Sun Life.

« Les Canadiens craignent les répercussions s’ils admettent souffrir d’une maladie mentale, ce qui peut leur empêcher d’obtenir l’aide dont ils ont besoin, explique Maria Winslow, directrice générale principale, assurance de personnes, chez RBC Assurances. Cependant, un problème de santé mentale non traité peut avoir de graves conséquences, comme la perte d’un emploi et des difficultés financières, surtout si la personne n’a pas une couverture adéquate. »

Une différente forme d’invalidité

Le sondage réalisé par RBC démontre que 53 % des Canadiens sondés considèrent la dépression comme une forme d’invalidité. En ce qui a trait à l’anxiété, la proportion est de 41 %. Il s’agit d’une hausse de 6 % et de 5 % respectivement lorsque comparé à l’année précédente.

« Il est encourageant de constater que les Canadiens font le lien entre la maladie mentale et l’invalidité, très probablement en raison du travail d’information et de l’ouverture de ceux qui sont prêts à partager leurs difficultés personnelles », souligne Maria Winslow.

60 % n'utilisent pas les ressources disponibles

Toutefois, 75 % des Canadiens sondés par RBC avouent qu’ils seraient réticents ou qu’ils n’admettraient pas souffrir d’une maladie mentale à un collègue ou un patron.

Cette réticence vient également réduire le nombre de travailleurs profitant des ressources qui leur sont offertes. La Financière Sun Life rapporte qu’aller chercher de l’aide demeure difficile pour les Canadiens souffrant d’un problème de santé mentale.

Le sondage Baromètre Sun Life 2019 met en lumière le fait que 60 % de ceux-ci n’ont pas recours aux programmes d’avantages sociaux offerts par leur employeur et que 78 % n’ont pas fait usage des ressources gouvernementales.

Notons que d’après le sondage de la Sun Life, 59 % des travailleurs sondés ont déjà souffert d’un problème de santé mentale.

« Que ce soit pour parler à quelqu’un ou pour s’y retrouver dans le système de santé, de l’aide existe pour obtenir les soins dont on a besoin — et les obtenir vite. Faire le premier pas n’est jamais facile, mais vu la hausse des problèmes de santé mentale, il est crucial que les Canadiens maximisent l’utilisation des outils offerts à leur travail. Souvent, les employés ne connaissent pas l’étendue des ressources mises à leur disposition, que ce soit pour maintenir leur santé mentale au quotidien ou les aider à traverser une période difficile », soutient Dave Jones, vice-président principal, garanties collectives chez Sun Life Canada.

La stigmatisation en cause

D’après les résultats obtenus par RBC Assurances, la stigmatisation de la maladie mentale serait l’une des principales raisons justifiant cette réticence. « Il est évident que la perception de la stigmatisation existe toujours, ce qui empêche certaines personnes de parler franchement et de demander de l’aide », fait remarquer Maria Winslow.

En effet, « croire que le public stigmatise les problèmes de santé mentale », « ne pas vouloir être traité différemment », « ne pas vouloir être jugé » et la « peur des conséquences négatives, comme perdre son emploi », sont les principales raisons données par les travailleurs concernant le fait de se confier à leurs collègues ou à leur patron.

« Nous avons tous un rôle à jouer pour soutenir le bienêtre et la santé mentale des Canadiens. Comme employeur, nous devons créer un milieu de travail ouvert pour les employés et nous assurer qu’ils se sentent appuyés quand ils vivent un problème, dit Jacques Goulet, président de Sun Life Canada. Ensemble, nous pouvons faire tomber les barrières et ouvrir la porte à une meilleure communication quand quelqu’un souffre d’un problème de santé mentale. L’aide existe. Personne ne devrait affronter seul un tel défi. »