Un rapport de Statistique Canada révèle que, contrairement aux troubles liés à la consommation de substances, les filles et les jeunes femmes présentent généralement une moins bonne santé mentale que les garçons et les jeunes hommes.

L’enquête, intitulée Who is reaching out for help? Examining access to mental health and substance use health supports among girls and young women in Canada, a été menée auprès de 1 254 filles et jeunes femmes âgées de 15 à 29 ans.

Elle révèle que 38,5 % d’entre elles répondaient en 2022 aux critères d’un ou de plusieurs troubles liés à la santé mentale ou à la consommation de substances. Parmi ce groupe, seulement 54,6 % ont eu recours à des services formels de soutien en santé.

Les auteurs du rapport soulignent également que les personnes lesbiennes, gaies ou bisexuelles (LGB) rencontrent davantage d’obstacles pour accéder à des soins en santé mentale. Toutefois, ces dernières sont aussi plus susceptibles d’utiliser ces services que les personnes hétérosexuelles.

Ainsi, 63,8 % des filles et femmes LGB répondaient aux critères d’un trouble de santé mentale ou de consommation de substances, comparativement à seulement 32,1 % des filles et femmes hétérosexuelles du même groupe d’âge.

Parmi celles qui ont eu recours à des services formels, 63,2 % ont consulté un médecin de famille ou un omnipraticien, 41,1 % ont vu un travailleur social ou un conseiller, 33,4 % ont consulté un psychologue, 26,8 % un psychiatre, et 13,2 % ont rencontré une infirmière. Par ailleurs, 49,2 % ont reçu des services de counseling ou de thérapie, 34,9 % ont obtenu de l’information, et 30,7 % ont reçu une médication.

Raisons évoquées pour ne pas avoir cherché de l’aide

Parmi les principales raisons mentionnées pour ne pas avoir cherché d’information, la plus fréquente est de ne pas savoir où s’adresser, selon 46,3 % des répondantes. Suivent le manque de temps (33,9 %), le coût des services (31,6 %) et la préférence pour la gestion autonome de leur état (29,4 %).

Un fait notable : 20,2 % ont déclaré ne pas avoir cherché d’information parce que leur assurance ne couvrait pas ces services. « Bien que l’accès à l’information soit généralement gratuit, cette constatation pourrait être le signe d’une faible littératie en santé mentale au sein de cette population », écrivent les auteurs.

Les raisons les plus souvent citées pour ne pas avoir eu recours au counseling ou à la thérapie sont : la préférence pour l’autogestion (39,2 %), le coût jugé trop élevé (37,2 %), le manque de connaissance des ressources disponibles (36,2 %) et le manque de temps (33,9 %). Encore une fois, 20,2 % ont indiqué que leur assureur ne couvrait pas les frais de thérapie, ce qui représente un frein important à l’accès aux soins.