L’an dernier, l’industrie de l’assurance IARD canadienne a connu une croissance des primes à peine plus élevée que le taux d’inflation. Les revenus de souscription ont dégringolé d’environ 19 % et les résultats devraient continuer à se détériorer pendant les deux ou trois prochaines années.C’est ce qui ressort du plus récent rapport de Standard & Poor’s, publié en juin 2008. En 2007, le revenu de souscription pour l’ensemble des assureurs IARD a été de 2,3 milliards de dollars, une dégringolade de 19,2 % par rapport à l’année précédente. De plus, la croissance des primes a été de 2,8 % alors que les réclamations ont crû de 5,2 % et les dépenses ont augmenté de 7,8 %.

Selon l’agence de notation, la perspective de l’industrie canadienne IARD est stable, puisque l’année 2007 a offert des résultats similaires aux dernières années. En 2006, le ratio combiné était de 94,1, tandis que le rendement sur l’avoir des actionnaires était de 14,7 %. Ces résultats sont légèrement plus faibles par rapport aux moyennes des cinq dernières années, qui sont respectivement de 93,3 et de 16,3 %.

Plusieurs facteurs indiquent que la situation pourrait se détériorer pendant les deux ou trois années à venir, selon le rapport. Le ralentissement de la croissance des primes, l’augmentation des sinistres causée par les conditions climatiques, la forte concurrence et la détérioration des résultats dans le secteur automobile en Ontario tireront les résultats vers le bas.

Le déclin des résultats techniques des assureurs IARD est donc en partie dû au fléchissement du secteur automobile ontarien. Ce secteur représente environ 27 % des primes totales encaissées par l’industrie. En 2007, l’Ontario a connu un ratio de sinistres de 78,4 en assurance automobile. Le taux ontarien est plus élevé que celui du pays, et est en hausse par rapport à 2006, alors qu’il s’était établi à 71,5. Plus alarmant : le ratio de sinistre aurait été au moins 20 points plus élevé si les assureurs n’avaient pas pigé dans leurs réserves.

L’Ontario déterminera

L’assurance automobile ontarienne jouera donc un rôle déterminant dans la rentabilité future de l’industrie IARD canadienne. L’augmentation de ce taux de sinistre s’explique par la sévérité des réclamations. Les assureurs présents dans la province ont reçu à peu près le même nombre de réclamations qu’en 2006.

Afin de demeurer concurrentiels, le rapport constate que les assureurs ontariens devront augmenter leurs primes. Une mesure nécessaire jusqu’à ce que les coûts se stabilisent. Mais un obstacle se dresse sur leur route. Même si les coûts augmentent, les assureurs ontariens devront obtenir l’aval des organismes de réglementation afin d’augmenter leurs primes.

Du côté de l’assurance habitation canadienne, le ratio de sinistres a été de 67 en 2007, sensiblement le même résultat que l’année précédente. Le rapport fait mention que les tempêtes et les désastres naturels sont maintenant plus fréquents et moins prévisibles. Déjà, les conditions climatiques difficiles de l’hiver 2008 ont fait pression sur les marges des compagnies.

Quant à elle, l’assurance des entreprises a mieux fait que l’assurance habitation l’an dernier. Le ratio de sinistres a été de 54,3, par rapport à 53,7 en 2006. Les conditions climatiques plus clémentes de 2007 ont grandement contribué à ce progrès. Le rapport mentionne qu’une intense concurrence se poursuit entre les assureurs aux entreprises. En 2007, les primes ont baissé de 7,5 %. Il s’agit de la troisième baisse annuelle consécutive.

Sans désastre naturel majeur, Standard & Poor’s prédit que les assureurs continueront à baisser les primes afin d’attirer le maximum de clients. En ce moment, les assureurs commerciaux élargissent aussi la couverture des polices afin d’augmenter leurs parts de marché. Selon le rapport, cette pratique pourrait créer des problèmes dans le futur. Le rapport d’A.M. Best sur l’assurance de dommages au Canada sera disponible en septembre.