SSQ Groupe financier a lancé un produit d’assurance collective qui permet à un employé d’obtenir des prestations pour compenser la perte de revenu lorsqu’il doit s’absenter pour prendre soin d’un proche gravement malade. Mis à l’essai par les services de ressources humaines au sein de SSQ, le produit est offert à tous ses groupes dont le programme d’assurance collective est doté d’une protection d’invalidité de courte durée.

L’assurance-emploi offre déjà des prestations de compassion qui remplacent 55 % du salaire du travailleur qui doit s’absenter pour accompagner un proche dans la mort. « Nous complétons ce qu’offre l’assurance-emploi », a révélé Carl Laflamme, premier vice-président, assurance collective de SSQ, en entrevue au Journal de l’assurance.

Le travailleur qui s’absente pour soutenir un membre de la famille souffrant d’une maladie grave et dont l’espérance de vie est réduite à 26 semaines peut recevoir ces prestations pendant au plus six semaines. « Si l’employé est admissible selon les critères de l’assurance emploi, SSQ paie la différence », dit M. Laflamme. Un volet du produit de SSQ offre aussi de payer la prestation en entier, ajoute-t-il.

SSQ dit ainsi répondre à une lacune en matière de soutien des employés, en ciblant ce que le premier vice-président qualifie de « génération sandwich ». « Jusqu’à aujourd’hui, aucun assureur n’offrait ce type de produit, et les gens étaient déchirés entre le besoin de prendre soin d’un proche et le sentiment de culpabilité lié à la nécessité de s’absenter de leur travail, dit M. Laflamme. Je prévois que la majorité des concurrents nous auront copiés d’ici deux ou trois ans. » Il ne craint pas que la nouvelle garantie fasse exploser le cout des régimes. « Nous estimons que ces situations représentent environ 5 % du cout total de l’assurance invalidité au sein des régimes », dit-il.

Une étude en appui

SSQ a aussi appuyé son initiative sur les résultats d’une étude sociodémographique des besoins d’accompagnement réalisée par Jean-Pierre Brun, professeur et titulaire de la chaire en gestion de la santé et sécurité au travail à l’Université Laval. Cette étude démontre que le besoin de concilier travail et aide aux proches se fait de plus en plus présent dans la société.

« Comme 28 % de la population agit en tant que proche aidant, il est essentiel d’offrir des solutions en matière d’accompagnement. On sait que même si les employés sont présents au travail, plus de 87 % d’entre eux doivent effectuer des appels pendant les heures de travail », dit M. Laflamme.

Enthousiastes, les conseillers demandent déjà un élargissement du produit. « Nous avons des gens sur la planche à dessin pour voir comment étendre l’offre aux groupes qui ne disposent que de la garantie d’invalidité de longue durée, a révélé M. Laflamme. Nous avons lancé le produit au Québec, mais rien ne nous empêche non plus de l’étendre partout au Canada. » Dans l’ensemble, le potentiel du produit atteint facilement 3 000 groupes au Québec, seulement pour les programmes avec invalidité de courte durée. Il atteint 8 000 groupes et 600 000 adhérents partout au Canada.