Le groupe Synex Performance d’affaires vient d’acquérir Alliance Avantages Sociaux, un cabinet en assurances et en rentes collectives établi à Drummondville et à Jonquière. La transaction a été réalisée par la division Synex Solutions Collectives du groupe et amène un volume de primes d’environ 30 millions de dollars (M$) annuellement, révèle le communiqué de la transaction.
Par cette acquisition, Synex dit réaffirmer sa volonté de travailler avec des gens des quatre coins du Québec et du Canada. « Les opérations de la division collective étant principalement installées dans les régions de l’Outaouais, du grand Montréal et de Québec, il s’agit d’une percée importante dans le centre du Québec », peut-on lire.
Président d’Alliance Avantages Sociaux avant la transaction, David Henri demeure actionnaire minoritaire de l’entreprise, ainsi que dirigeant et conseiller en régimes d’assurances collectives. La marque de son cabinet demeurera en place.
Mêmes valeurs et guichet unique
« En conservant son identité et sa marque locale, Alliance bénéficiera désormais de la force nationale du groupe Synex, au plus grand bénéfice de ses clients », précise le communiqué de Synex.
David Henri y motive sa décision de vendre à Synex. « En choisissant Synex comme actionnaire majoritaire, nous avons opté pour un partenaire dont les valeurs basées sur l’individu étaient primordiales. De plus, nous voulions offrir à notre clientèle un large éventail de produits permettant de trouver à un seul et même endroit une gamme complète de protections d’assurances commerciales et personnelles », a-t-il mentionné.
Poches profondes
Cette transaction arrive sur les talons d’une prise de participation de plus de 100 M$ dans Synex, par le fonds privé BBH Capital Partners il y a quelques jours, et de l’acquisition du courtier d’assurance de dommages Hope Grant Insurance. Lors d’une entrevue accordée au Portail de l’assurance et réalisée le jour de l’acquisition d’Alliance Avantages Sociaux, Yan Charbonneau, président et chef de la vision de Synex Performance d’affaires a signifié qu’il ne s’en tiendrait pas à cet investissement. Il a révélé être en bonne voie d’obtenir un prêt de 200 M$ auprès d’une banque canadienne.
L’investissement de BBH Capital Partners a beaucoup aidé à capter l’oreille de la banque. « Dans la mesure où les banques voient que tu as un partenaire en équité, ils regardent le dossier de manière très différente. Le risque est qualifié en fonction de la profondeur des poches de ton partenaire, et dans le cas de BBH, c’est assez infini. La banque sait que si nous avons besoin d’une injection de capital, ça ne sera pas un problème », dit-il.
M. Charbonneau rappelle que la banque privée Brown Brothers Harriman, maison mère de BBH Capital Partners, gère des actifs de 6 000 milliards de dollars. Aussi, BBH Capital Partners a signifié à Synex sa volonté d’investir davantage. Il dit avoir choisi BBH justement pour s’assurer de ne pas être limité « comme cela peut arriver quand tu es financé par un assureur ou un autre partenaire ».
Même une banque impose une limite par individu, ajoute-t-il. « Tu ne verras pas une banque miser 100 M$ sur un individu ou un groupe précis. Ils ont tous des limites. Même BBH doit en avoir une, mais les gens de BBH m’ont dit que je ne les atteindrais certainement pas », lance M. Charbonneau.
Tsunami d’acquisitions
Yan Charbonneau fourbit ses armes depuis un moment pour se rendre attrayant aux yeux des investisseurs. Il s’est entouré d’une équipe de direction dédiée à sa stratégie de consolidation, nommant entre autres Hugo Neveu vice-président fusions et acquisitions en octobre 2021. Il a récemment nommé président de Synex Assurance Jean-Sébastien Larivière, un ancien de Lussier Dale Parizeau qui s’est joint à Synex en 2020 à titre de vice-président principal et chef des opérations.
M. Charbonneau a aussi mentionné Sylvie Lambert, vice-présidente aux finances de Synex et Sébastien Pelletier, vice-président assurances de Synex. Les deux œuvraient au sein de Couture Rochette & Associés acquis par Synex (Deslauriers & Associés) en 2017. « Sébastien Pelletier et moi avons chacun une équipe pour affronter le tsunami d’acquisitions que nous avons à faire. C’est le nerf de la guerre », a déclaré le PDG de Synex.
Article réalisé avec la collaboration d'Alain Castonguay