Le nombre d’assureurs ayant recours à des solutions de télématique est appelé à croitre, si on en croit des intervenants de l’industrie. Ceux-ci ont dévoilé leur position lors d’un récent webinaire, tenu pour faire la promotion d’un congrès sur la télématique qui aura lieu en mai, à Toronto.Steve Livingstone, vice-président, télématique, chez RSA Canada, souligne que son entreprise utilise de telles solutions au Royaume-Uni, en Italie, en Russie et en Suède. Avoir une solution télématique à son bord pour mesurer sa conduite est même dorénavant obligatoire pour les conducteurs italiens, souligne-t-il.

Il ajoute que RSA pèse ses options pour le marché canadien, mais qu’il s’agit plus de voir quelle solution convient le mieux aux conducteurs canadiens. « Est-ce que ça passe, des données d’infrastructures? Ou encore des données que nous récoltons directement à partir d’un dispositif? C’est là que nous en sommes. Il faut aussi tenir compte du point de vue du régulateur, mais aussi du consommateur. Il faut voir comment la technologie les affecte. La télématique présente des opportunités excitantes pour les consommateurs canadiens. Pour nous, c’est aussi une façon de développer une nouvelle relation avec eux », dit M. Livingstone.

Angelique Magi, vice-présidente, camionnage et initiatives stratégiques à La Garantie, Compagnie de l’Amérique du Nord, souligne que la télématique est déjà bien présente dans la gestion de flottes. « Si cette technologie est bien utilisée, elle présente un avantage concurrentiel évident. Ça améliore la sécurité des flottes, mais aussi la logistique », dit-elle.

Cet afflux de données génère toutefois son lot de défis, dit-elle. « Les façons d’assimiler ces données sont vastes et variées. On peut en perdre des bouts lors de l’analyse. Plus la technologie devient abordable et rapide, plus on a de choix. Lors d’un récent congrès sur le camionnage auquel j’ai participé, en Colombie-Britannique, il y avait plus d’exposants en technologie qu’en camionnage », dit-elle.

D’un autre côté, elle souligne que la proposition de valeur de l’assureur devient plus tangible avec la télématique, et génère plusieurs occasions pour les marchés de niche, souligne Mme Magi.

Kelleen Arquette, consultante et directrice du programme DriveAbility, de Towers Watson aux États-Unis, dit que les programmes de télématique ont connu une ascension fulgurante aux États-Unis. Ainsi, les 50 États américains ont au moins quatre assureurs qui proposent des programmes de télématique en assurance automobile. Il y a quatre ans, 15 États présentaient cette proportion. En ce moment, 35 États ont huit assureurs ou plus qui ont des programmes de télématique, ajoute-t-elle.

Towers Watson a aussi mesuré les bénéfices de ces programmes auprès de divers assureurs américains. Tout d’abord, la firme de consultation estime que les couts de réclamation des assureurs ayant un programme de télématique ont diminué de 30 %, en moyenne. Chez les jeunes conducteurs, la baisse est de 30 % à 40 %, en moyenne. Pour les flottes commerciales, la diminution varie de 54 % à 93 %. L’assureur Progressive estime même que son taux de rétention lié à ces programmes de télématique a augmenté de 40 %.

Towers Watson a aussi sondé les consommateurs pour mesurer s’ils étaient enclins à changer leurs habitudes de conduite en adoptant un programme de télématique : 60 % des répondants ont affirmé que oui. Les trois comportements qu’ils se sont dits prêts à changer, en ordre d’importance, sont de respecter les limites de vitesse, de garder une distance plus raisonnable par rapport au véhicule qui les précède et d’être plus prudent au volant, dit Mme Arquette.