Le marché de l'assurance de dommages est fragmenté depuis un bon moment déjà et « c'est l'environnement idéal pour les acquisitions », dit Foster Cheng, de Standard & Poor's.Les experts prédisent pourtant d'année en année une consolidation imminente, sans qu'elle ne se concrétise. L'année 2008 était d'ailleurs vue par certains analystes comme le moment où les acquisitions se succèderaient. Ce n'est pas ce qui s'est produit. Un constant surprenant, selon M. Cheng, mais logique considérant l'incertitude sur les marchés boursiers.

Certes, des assureurs sont allés de l'avant : La Capitale assurances générales a acheté York Fire & Casualty en Ontario et Munich Re s'est porté acquéreur de Hartford Steam and Boiler, entre autres. L'industrie a même assisté au rachat par des investisseurs canadiens de la participation que détenait l'assureur néerlandais ING Groep dans le premier assureur au Canada ING Canada au début 2009, ce qui a entrainé le changement de son nom pour Intact Corporation financière.

L'activité dans le domaine des acquisitions est tout de même moindre que ce à quoi s'attendaient les spécialistes. D'ailleurs, ces derniers affirment que c'est la crise économique qui a fait mentir leurs prédictions.

« Il y a des compagnies qui veulent croître par le biais d'acquisitions. Toutefois, la transaction doit être équitable pour tous les participants. De plus, à cause du resserrement du crédit, l'accès au financement est restreint », dit Joe Burtone, d'A.M Best.

À moyen terme, la crise économique pourrait accélérer la consolidation annoncée depuis quelques années par les analystes. « On peut s'attendre à plus de fusions et d'acquisitions dans les 24 prochains mois, surtout si la conjoncture économique se détériore davantage », dit Joel Baker, de MSA Research.

« Il y a des compagnies qui considèrent acheter, ce n'est qu'une question de temps », dit pour sa part M. Cheng. Il s'agit d'un avis partagé par A.M. Best. « Nous savons que des compagnies veulent croître par acquisitions et elles le feront éventuellement », dit Joe Burtone.