Pat Durepos se dit déçu de voir que les assureurs n’établissent pas au haut de leurs priorités la transmission de données en temps réel. Il se dit déçu des courtiers, puisqu’ils ne font pas pression pour obtenir une technologie existante et leur permettant de jouer à armes égales avec les assureurs directs.
C’est de cette façon qu’a réagi le président de Technologie Keal à la suite de l’annonce de l’Association des courtiers d’assurance du Canada (ACAC), qui reporte d’un an l’échéancier de son projet de transmission des données en temps réel.
« Le projet de l’ACAC montre qu’il est possible pour un courtier de transiger en temps réel. En Ontario, York & Fire le fait avec nous. Les grands assureurs disent qu’ils sont prêts à le faire, mais que ce n’est pas une de leurs priorités. En plus, quand je leur en parle, ils me disent que si un de leurs compétiteurs le fait, de les appeler et qu’ils vont embarquer. Ils jouent au chat et à la souris. C’est décevant », a dit M. Durepos, de passage dans les bureaux du Journal de l’assurance à la fin octobre.
L’été dernier, Keal a développé Keal Connect, une application qui permet à un courtier de faire affaire avec un assureur en utilisant uniquement son système de gestion de cabinet (BMS), sans passer par l’interface d’un assureur. Pour le moment, les courtiers peuvent traiter de cette façon avec un seul assureur, York & Fire, la filiale à courtage ontarienne de La Capitale assurances générales.
Les données sont envoyées directement sous format XML à partir de sigXP, le BMS de Keal, et elles se retrouvent directement chez York & Fire une fois l’entrée de données terminée. Les courtiers faisant affaire avec cet assureur peuvent effectuer une interrogation, télécharger une nouvelle affaire en auto et en biens, pour ensuite modifier manuellement des avenants.
Une opération qui durait dix minutes prend maintenant moins de dix secondes, souligne M. Durepos. « Il est plus important d’avoir des fonctionnalités fonctionnelles que des fonctionnalités technologiques, dit-il. Les dirigeants de York & Fire ont embarqué dans notre projet parce qu’il avait du sens pour les courtiers. Si l’ACAC retarde son projet d’un an, ça va nuire grandement aux courtiers », avertit M. Durepos.
La récente étude sur la satisfaction des consommateurs à l’égard de leur assureur réalisée par la firme J.D. Power et associés inquiète aussi M. Durepos.
« Parmi les dix assureurs présentant le plus haut taux de satisfaction, un seul est un assureur à courtage. Les autres sont tous des assureurs directs ou des filiales de banques. Les courtiers sont perçus comme étant dispendieux. Or, ce que ce sondage montre, c’est que le courtage est en train de perdre la bataille du service après avoir perdu celle du prix. Les directs offrent maintenant un excellent soutien aux yeux des consommateurs parce qu’ils font affaire avec eux en temps réel. Ce qui est désolant, c’est que les courtiers ne peuvent traiter en temps réel, même si la technologie existe pour qu’ils le fassent », déplore-t-il.
Il ajoute ne pas voir de raisons pourquoi des courtiers scannent encore des documents et reçoivent du courrier papier.
« Nous ne sommes plus à l’ère de faire de telles choses manuellement. Est-ce que les banques nous envoient notre état de compte en pièce attachée d’un courriel? Non. Les courtiers ont accès à de telles solutions, mais ne peuvent s’en servir. C’est pourquoi je suis déçu que les assureurs ne fassent pas de la transmission de données en temps réel. Je suis aussi déçu que les courtiers retardent d’un an leur projet en ce sens », dit-il.

Aviva investira dans la connectivité

(HR) Aviva Canada investira dans des outils qui permettront à ses courtiers de transiger en temps réel et de débuter et de terminer une transaction dans leur système de gestion de cabinet (BMS).

C’est ce qu’indique une note qu’Aviva a envoyé à ses courtiers et dont FlashFinance.ca, une publication sœur du Journal de l’assurance, a obtenu copie. Une première entente a été conclue avec iter8, une firme technologique. Le travail pour y arriver débute immédiatement, indique Greg Sommerville, vice-président exécutif de la distribution par courtage.

Trois priorités ont été identifiées : le transfert de portefeuilles, l’automatisation des nouvelles affaires et le changement à une police. L’assureur souhaite présenter des solutions à ses courtiers en 2012 et 2013 ». La première phase visera à assurer une compatibilité avec les BMS Warp, NexCenter et Keal Connect.

Pour Pat Durepos, PDG de Technologie Keal, il s’agit d’une bonne nouvelle. « C’est le premier assureur à prendre une telle décision depuis York & Fire. C’est aussi un assureur d’envergure qui s’engage à faire de la transmission de données en temps réel avec les fournisseurs de BMS. Ça incitera les autres à suivre. Ça permettra aux courtiers de répondre à leurs clients en temps réel. Ça augmentera aussi leur visibilité auprès du client », dit-il.