Ancien conseiller dans le réseau de SFL Gestion de patrimoine, Marco Madon a lancé le 15 juin avec son fils Tom Madon et d’autres associés PlanVIE, une plateforme destinée à aider les conseillers à planifier financièrement les objectifs de vie de leurs clients.
Moteur qui génère plusieurs types d’analyses de besoins financiers et fournit en conclusion un plan sur l’atteinte des objectifs de vie des clients, PlanVIE est le résultat de huit ans de développements, a confié Marco Madon lors d’une entrevue exclusive au Portail de l’assurance. Durant l’entrevue en compagnie de son fils et des autres associés, M. Madon est revenu à plusieurs reprises sur la simplicité et convivialité de sa plateforme, qu’il dit aussi capable d’afficher un haut degré de détails grâce à une grande précision des calculs.
L’outil numérique est entre autres en mesure de générer des analyses de besoins financiers en assurance et en placements, ainsi qu’une analyse de besoins d’affaires. Ces outils se construisent automatiquement après une collecte extensive d’informations auprès des clients : renseignements personnels et d’entreprises, objectifs à court, moyen et long terme, etc. PlanVIE permet alors de dresser le bilan d’un individu, d’un ménage ou d’une entreprise.
Produit bilingue, PlanVIE est commercialisé dans le marché anglophone sous le nom LIFEPlan, avec la maxime « Planning and Realizing your Projects » (« Planifier et réaliser vos projets » dans la marque française). C’est un outil de croissance des ventes, a ajouté M. Madon.
La flexibilité du numérique
La plateforme entièrement numérique des deux fondateurs s’est bâtie à grand renfort de spécialistes en TI. Elle a été enrichie au fil des ans par des conseillers utilisateurs. Par exemple, le volet de la collecte d’information qui permet de générer des analyses et un plan complet se fait étape par étape à travers ce que M. Madon appelle le « mode entrevue », ajouté à PlanVIE en 2019 pour en faire la version complète lancée le 15 juin.
Partenaire, la firme services de génie logiciel sur mesure Nexus Innovations a pris en charge le développement numérique de PlanVIE. Nexus dit miser sur la qualité de l’expérience client. Par mesure de sécurité et pour gagner en souplesse, le code informatique de PlanVIE est acheminé à travers le nuage de Microsoft Azure.
Des débuts modestes
L’aventure n’est pas banale pour M. Madon, qui passe de conseiller puis de directeur en agence à entrepreneur à temps plein avec son fils. « Nous sommes rendus dans le million$ en développements, si j’ajoute les investissements de nos associés, sans compter notre temps », confie M. Madon.
La plateforme a pourtant connu des débuts modestes. Alors conseiller à l’Agence Labelle, un centre de SFL Gestion de patrimoine fusionné avec trois autres centres en 2019 au sein de Centre financier Nord-Ouest, Marco Madon commence son aventure en 2012. Il veut d’abord créer un outil pour ses propres besoins.
Propriétaire de l’Agence Labelle, Jean-Yves St-Pierre remarque la plateforme de son poulain. Il lui offre de rembourser ses couts de développement et d’assumer les couts pour que M. Madon puisse offrir gratuitement la plateforme aux conseillers intéressés. « On parle de centaines de milliers de dollars. Jean-Yves est un passionné. Je ne connais pas de directeur qui aurait investi autant », confie-t-il. L’affaire est lancée!
Parmi les conseillers qui l’utilisent au départ figurent des professionnels reconnus comme performants par l’agence, dont Martin Girard, Dominique Janelle et Nicholas Boisvert. Tous trois sont maintenant actionnaires minoritaires dans PlanVIE, dont M. Madon et son fils sont actionnaires majoritaires. Tous étaient présents à l’entrevue, incluant Jean-Yves Saint-Pierre. Ils étaient accompagnés de deux développeurs de Nexus, Samuel Lapointe, vice-président corporatif et Alexis Geandreau, gestionnaire de projet agile. Chacun chez soi, reliés par Microsoft Teams, distanciation oblige!
La maladie frappe malheureusement Marco Madon en 2015. Un cancer. Il vend son cabinet à Martin Girard et devient ensuite directeur dans l’agence de M. St-Pierre. La plateforme prend le nom de PlanVIE en 2017 et c’est à partir de ce moment que Marco Madon et ses associés consentiront de plus importants investissements au projet.
Moment charnière : l’incubateur
Vice-président du développement des affaires de Desjardins et dirigeant de SFL, Michael Rogers remarque aussi le logiciel du conseiller. M. Rogers inscrit Marco Madon en 2019 au programme Startup en résidence de Desjardins. Un moment charnière pour M. Madon. Il s’agit d’un programme de 16 semaines qui lui permet de rencontrer des entrepreneurs. Plusieurs l’incitent à poursuivre son projet. Alors qu’il hésite, on lui recommande de ne pas vendre son idée mais de la commercialiser. On lui conseille de s’entourer de spécialistes en TI; ce qu’il fera avec Nexus. À partir de ce moment, sa décision est prise : il commercialisera PlanVIE.
Dans sa fusion de 2019, l’Agence Labelle a transporté l’engouement des conseillers avec elle. « À l’agence Labelle, 75 de sa centaine de conseillers utilisaient la plateforme. Nous avons conservé le même taux d’utilisation dans le Centre Nord-Ouest : plus d’une centaine des 200 conseillers l’utilisent. »
Fini la gratuité
Les conseillers du centre SFL ont commencé à payer les frais de PlanVIE depuis le 15 juin, révèle Marco Madon. La plateforme est offerte au cout de 45 $ mensuellement ou 489 $ annuellement. La plateforme vise tant les conseillers du marché des entrepreneurs que le marché familial.
L’entrepreneur fait aussi sa promotion auprès de réseaux de distribution, qui pourront l’offrir à leurs conseillers et y insérer leur image de marque. Ces réseaux pourront en outre appeler la plateforme autrement que PlanVIE. M. Madon dit avoir contacté deux agents généraux qui se sont montré intéressés à l’offrir dans leur réseau.
Évoluer et grossir
Selon les associés, ce sont des conseillers utilisateurs performants et le soutien de Nexus qui ont été au cœur de l’évolution de PlanVIE. L’aspect évolutif du produit a aussi été placé au centre du développement, ajoute Samuel Lapointe. « Il fallait bâtir une plateforme qui peut grossir facilement, et la développer de façon itérative pour qu’elle puisse évoluer dans le temps. PlanVIE est conçu pour recevoir du feedback. Le lancement n’est pas la fin de l’histoire », explique M. Lapointe.
Pour sa part, M. Madon estime que son projet est devenu tangible avec le soutien de Nexus, flanqué d’une quarantaine de développeurs. « Les conseillers ont proposé des enrichissements au fil du temps, relate M. Madon. PlanVIE a été 100 % développé avec l’aide de conseillers productifs et l’aide de programmeurs expérimentés. Entre autres, Martin Girard a été au centre du développement de l’analyse de besoins d’affaires, destinée à une société par actions, une entreprise enregistrée ou un travailleur autonome. »
Alexis Geandreau a pris la balle au bond : « C’est un outil qui a été développé par les conseillers, pour les conseillers. Il n’est cependant pas destiné qu’aux conseillers. Il y a une vision UX (expérience utilisateur) derrière la plateforme. Elle a vraiment été pensée pour l’usager final, soit le particulier qui a besoin de gérer son patrimoine. »
Les 7 piliers
Marco Madon ajoute que PlanVIE se distingue par une trousse d’outils complète « qui couvre les sept piliers de la planification financière ». Il s’agit des aspects légaux, des finances, de la fiscalité, de la planification de la retraite, des placements, de la gestion des risques (assurance) et de la planification successorale.
Quant à la précision des calculs, ils permettent d’optimiser la fiscalité du client dans l’ensemble des situations où cela est pertinent. Ils peuvent déterminer l’espace de cotisations dans différents véhicules de placement enregistrés, dont le CELI, ou démêler la complexité du fractionnement de revenus dans les régimes enregistrés. Tom Madon a la bosse des mathématiques, a dit son père.
Un plan et des avertissements
Les informations recueillies en mode entrevue et les calculs effectués, le plan financier apparait. Des lumières vertes ou rouges s’allument selon que tel ou tel objectif peut être accompli selon un premier scénario, ou si des investissements additionnels sont nécessaires pour que le plan fonctionne.
M. Madon prend l’exemple d’un jeune couple dans la vingtaine qui a l’intention de recourir au régime d’accès à la propriété pour effectuer une mise de fonds et acquérir une maison. Peut-être des assurances additionnelles seront-elles requises pour pourvoir aux nouveaux besoins de remplacement de revenu des deux conjoints, en cas de décès, d’invalidité ou de maladie grave. Des scénarios pourront s’ajouter pour faire passer le rouge au vert. La plateforme sert couramment à présenter trois scénarios, mentionne Marco Madon.
Le mode entrevue peut prendre de 35 à 45 minutes à réaliser, estime M. Madon. Le conseiller peut entamer son travail sur le plan financier en attendant de recevoir les documents demandés en ligne. Le client est pour sa part en mesure de modifier l’un des volets de l’analyse, soit celui du budget. Outre la facilité de l’utilisation de la plateforme, les associés vantent son aspect visdsuel. Tom Madon signale pour sa part la puissance des graphiques illustrés en couleur, qui permettent de saisir l’ensemble des objectifs et de l’évolution de la situation vers la réalisation de ces objectifs.
Une affaire de performance
Aussi vice-président des volets analyses de besoins financiers et de placement de PlanVIE, le conseiller et actionnaire Nicholas Boisvert affirme que la plateforme lui a permis de générer de la croissance dans ses affaires. « Un tel outil nous fait gagner du temps, dit M. Boisvert. Aussi, nos clients comprennent mieux d’où viennent nos recommandations. »
Martin Girard estime aussi que la plateforme lui a permis de croitre. Sans vouloir dévoiler de chiffres précis, il a plutôt parlé des qualités que PlanVIE apporte aux affaires. « Utiliser PlanVIE favorise la conservation de la clientèle, ce qui participe à la croissance. Moins de préoccupation veut dire plus de croissance », affirme le conseiller spécialisé auprès d’une clientèle d’affaires. « Cette clientèle n’a pas beaucoup de temps disponible ». M. Girard estime leur amener un outil simple qui leur permet de saisir rapidement les enjeux. « PlanVIE est très puissant; il comporte beaucoup de questions. Le processus sécurise les clients et recueille beaucoup de renseignements », ajoute-t-il.
Dominique Janelle va jusqu’à parler d’un outil qui permet de faciliter la relève. Un de ses neveux, associé avec lui, est devenu recrue de l’année du réseau SFL en partie grâce à cet outil, témoigne le conseiller qui compte 34 ans d’expérience. « Il a vendu au-dessus de 100 000 $ de primes la première année, en travaillant avec la clientèle de mon portefeuille du segment bronze. L’approche facile donne de la confiance aux nouveaux conseillers », explique M. Janelle. PlanVIE rend la relève plus autonome, ajoute-t-il. « Le processus se fait tout seul et le jeune conseiller le voit comme hyper facile. Pour moi, l’outil simplifie le processus d’affaires et me permet de ne rien oublier dans ma planification financière », conclut M. Janelle.