Selon Statistique Canada, les divers paliers de gouvernement ont augmenté de manière substantielle leurs investissements dans la mise à jour des infrastructures publiques de transport et celles relatives à l’eau ces dernières années. Cependant, l’agence rapporte qu’une proportion non négligeable de ces infrastructures sont soit en mauvais état, soit dans un état inconnu.
L’agence a publié un sommaire de son Enquête sur les infrastructures publiques essentielles du Canada : valeurs de remplacement, 2022 dans son bulletin quotidien du 21 octobre dernier.
À la fin de 2022, les infrastructures publiques de transport et celles relatives à l’eau (égouts et aqueducs) avaient une valeur de remplacement totale de 2 600 milliards de dollars (G$). Les gouvernements locaux et régionaux sont responsables de 72 % de ces infrastructures.
En transport routier, les municipalités et les gouvernements régionaux possèdent les proportions suivantes de la valeur de remplacement : 64 % des routes, 76 % des actifs relatifs aux transports en commun et 82 % des infrastructures de transport actif.
Les ponts et les tunnels relèvent, dans 69 % des cas, des gouvernements des provinces et des territoires.
Un état suspect ou inconnu
Les infrastructures de transport routier, dont les routes, les ponts, les tunnels, les infrastructures piétonnes et cyclables, ainsi que les réseaux de transport en commun, représentaient 1 630 G$ de la valeur de remplacement estimée actuelle à la fin de 2022.
On estime que le coût de remplacement de toutes les infrastructures de transport routier jugées en mauvais état ou en très mauvais état est de plus de 250 G$, soit 15 % de la valeur de remplacement totale.
« L’état physique était inconnu pour 17 % des actifs relatifs aux transports en commun et pour 42 % des actifs de transport actif ; cela représente une valeur de remplacement actuelle estimée à 45,7 G$, ou 141,7 G$ si l’on inclut les routes, les ponts, et les tunnels », indique Statistique Canada.
La valeur de remplacement des conduites d’eau potable, d’eaux usées et d’eaux pluviales était estimée à 963 G$. Quelque 11 % de ce montant, soit 106,5 G$, est constitué d’actifs jugés en mauvais état ou en très mauvais état.
Des bus plus verts
De 2020 à 2022, l’agence rapporte que le nombre d’autobus électriques utilisés dans les réseaux de transport en commun a augmenté de 31 %, tandis que le nombre d’autobus à moteur diesel a baissé de 16 %.
On observe une hausse du nombre d’autobus hybrides (15 %) de même que des augmentations des véhicules de transport en commun alimentés au biodiesel (64 %) ou au gaz naturel (30 %).
Toujours plus de routes
Le rythme de construction de nouvelles routes s’est accéléré de 2020 à 2022. En moyenne chaque année, l’agence évalue que l’équivalent de 12 396 kilomètres à deux voies ont été construits durant cette période. Cela est supérieur de plus du quart à la longueur moyenne annuelle des routes construites au cours de toute autre période.
Statistique Canada fait le même constat pour la construction de conduites d’eau potable, qui a aussi atteint un volume inégalé. Durant la même période de 2020 à 2022, ce sont 29 100 km de conduites qui ont été installés, soit 9 700 km par année. À titre comparatif, on a installé en moyenne chaque année 6 698 km de conduites entre 1970 et 1999, 7 202 km de 2000 à 2009 et 5 758 km de 2010 à 2019.
En matière de transport actif, le tiers des quartiers au Canada ne possèdent pas d’infrastructure cyclable, rapporte l’agence. Parmi les 28 122 km de voies cyclables à la fin de 2022, près du quart leur achèvement entre 2020 et 2022, et 38 % durant la décennie précédente.