Le Reinsurance Group of America (RGA) encourage les assureurs de personnes à examiner les conclusions de la pandémie de COVID-19 pour en tirer des enseignements en vue de la prochaine pandémie possible, et à remonter encore plus loin pour obtenir des informations précieuses sur les conséquences en termes de mortalité et de morbidité des pandémies. 

« Quatre ans après la pandémie de COVID-19, les assureurs vie ont une occasion clé d’évaluer la précision de leurs modèles de risque et de tirer des leçons de siècles de données pour mieux se préparer à la prochaine pandémie mondiale », écrivent les chercheurs de RGA dans une récente note intitulée Managing Pandemic Risk After COVID-19 : Lessons from the past, preparing for the future.

« La pandémie de COVID-19 a offert une opportunité unique : elle a permis aux assureurs vie d’évaluer dans quelle mesure ils avaient été capables d’anticiper les effets d’une pandémie mondiale et d’étudier l’impact réel de la COVID pour ajuster leurs modélisations pour de futures pandémies. » 

Les auteurs ajoutent que de nombreux facteurs influencent la propagation et la pénétration des maladies au sein des populations mondiales. « En isolant ces facteurs et en les étudiant conjointement, les assureurs vie peuvent mieux se préparer aux futures épidémies de maladies », écrivent-ils. 

Dans son rapport, RGA examine ce qu’est une pandémie, explique le risque de déclenchement et le risque de propagation, et analyse les moteurs de risque. Le réassureur y inclut également une discussion sur les origines des zoonoses – des maladies qui passent des animaux aux humains : « Il convient de noter que les zoonoses ne sont pas bien adaptées à l’infection humaine. Elles se transmettent généralement aux humains lors d’incidents aléatoires, entraînant parfois de petites épidémies maîtrisées appelées chaînes de transmission intermittente. Ces cas de transmission virale intermittente, ou chatter viral, augmentent la menace de pandémie, car ils offrent aux virus des occasions d’évoluer et de se propager plus rapidement parmi les humains. » 

Plus de 400 ans d’archives 

Le rapport, qui cite des recherches portant sur plus de 400 ans d’archives afin d’identifier 185 pandémies dans le monde qui ont causé d’importantes pertes en vies humaines, cite également la grippe espagnole de 1918 comme exemple à étudier. On précise que presque toutes les autres pandémies répertoriées sont éclipsées par la dévastation de celle-ci.

Les auteurs ajoutent que le monde d’aujourd’hui est mieux équipé pour répondre à une pandémie de grippe – les modèles estiment qu’il y aurait près de 70 % de décès en moins si cet événement s’était produit 100 ans plus tard. Concernant la pandémie de COVID-19, les chercheurs citent également des recherches qui montrent que la pandémie a eu des effets inégaux sur les taux de mortalité des assurés par rapport à la population générale, avec des différences significatives selon l’âge. 

Dans une discussion sur les différences mondiales en matière de capacité institutionnelle à détecter une épidémie de maladie infectieuse à grande échelle et à y répondre, les auteurs notent que les pays mal préparés peuvent souffrir d’instabilité politique, d’une administration publique faible, de ressources inadéquates pour la santé publique et de lacunes dans les systèmes fondamentaux de détection des épidémies et de réponse à ces dernières. 

RGA conclut en encourageant les assureurs à prévoir la fréquence et la gravité des pandémies à venir. Ces exercices sont essentiels pour évaluer les risques, car la plupart des chercheurs pensent que les pandémies se produiront plus fréquemment à l’avenir.