Morningstar DBRS avertit que les sources de liquidité des assureurs canadiens et nord-américains peuvent réagir différemment en cas de conditions de marché tendues. C’est pourquoi la liquidité constitue l’un des cinq axes d’analyse utilisés par l’agence de notation pour évaluer les assureurs.
La liquidité, selon l’agence, représente la capacité d’une entreprise à honorer ses obligations financières à court terme. Elle est « l’un des principaux facteurs de risque de crédit pour les compagnies d’assurance, compte tenu de la taille et de la complexité de leurs engagements d’assurance et autres passifs », écrit Morningstar DBRS dans son rapport Comparative Analysis of Liquidity Resources of Canadian and U.S. Life Insurance Companies.
L’agence souligne que les liquidités et les investissements à court terme représentent entre 2,5 % et 5,5 % des actifs investis des assureurs nord-américains, « les assureurs canadiens se situant à l’extrémité la plus prudente de cette fourchette ».
« D’autres sources de liquidité peuvent inclure des programmes de prêts facilités par le gouvernement (généralement non accessibles aux assureurs canadiens), des opérations de financement à court terme, des lignes de crédit bancaires engagées et des actifs investis liquides de grande qualité. La taille et la disponibilité de chacune de ces ressources peuvent être affectées différemment en période de tensions sur les marchés », prévient l’agence.
Hausse temporaire des réserves de liquidités
Le rapport précise qu’au plus fort de la pandémie, les assureurs nord-américains ont temporairement accru leurs réserves de liquidités. Au Canada, cette hausse visait à soutenir un volume accru de transactions d’investissement et de financement, tandis qu’aux États-Unis, les assureurs ont augmenté leurs réserves par mesure de précaution.
Assureurs canadiens : des acheteurs nets
« Les assureurs canadiens sont finalement devenus des acheteurs nets (c’est-à-dire des fournisseurs de liquidité) sur les marchés financiers pendant la pandémie, contrairement à de nombreux autres acteurs financiers qui cherchaient à conserver leurs liquidités durant cette période marquée par une forte incertitude », note l’agence.
Aujourd’hui, la plupart des assureurs continuent de maintenir des facilités de crédit permanentes, malgré leur coût. Le rapport aborde également les opérations de prêt de titres et les accords de rachat, qui offrent un financement à court terme flexible et rentable en temps normal.
« Selon les plus récents états financiers de certains grands assureurs vie canadiens, les actifs liquides de grande qualité représentent environ 57 % de leurs actifs investis », indique l’agence. « Ces dernières années, le crédit privé est devenu une solution d’investissement très prisée des assureurs vie, un phénomène également observé chez les assureurs américains. Toutefois, ces actifs privés tendent aussi à être moins liquides en raison de leurs périodes d’engagement plus longues et de leurs structures de transaction non standardisées. »
L’agence ajoute que la valorisation des actifs privés n’a pas encore été mise à l’épreuve lors d’un repli généralisé des marchés.