En investissant près de 4 000 $ dans sa propriété, une famille de Dollard-des-Ormeaux a protégé cette dernière contre les tremblements de terre et les tempêtes de neige. De plus, certaines améliorations apportées à cette maison n’ont coûté que 50 cents.C’est la démonstration qu’a faite l’Institut de prévention des sinistres catastrophiques au début du mois de mai dernier à Montréal.

À chaque année, l’Institut visite une province canadienne pour montrer les améliorations qu’un propriétaire de maison peut apporter à sa demeure pour se protéger contre les catastrophes. Après le nord de l’Ontario et l’Île-du-Prince-Édouard, c’était au tour du Québec de recevoir cette visite.

« Il n’est pas nécessaire de faire des changements majeurs pour protéger sa maison. De toutes petites choses peuvent faire une différence en cas de sinistre catastrophique », affirme Paul Kovacs, directeur exécutif de l’Institut.

La majorité des améliorations apportées à la demeure de Dollard-des-Ormeaux visent à prévenir les tremblements de terre. Montréal est sur une ligne sismique active, même si elle l’est moins que celle sur laquelle se retrouve la Colombie-Britannique.

Tremblement de terre

Le premier changement effectué dans la maison est fort simple. La famille de Dollard-des-Ormeaux a installé des aimants magnétiques sur les portes en vitres de son vaisselier. Ainsi, s’il y a un tremblement de terre, le contenu du vaisselier ne pourra se casser sur le plancher.

La maison contient aussi des miroirs massifs. Pour éviter qu’ils ne tombent en cas de secousses, les propriétaires de la maison ont fixé ceux-ci avec deux clous au lieu d’un seul. Les miroirs sont ainsi doublement renforcés et ces ajouts n’ont coûté que 50 cents.

Une fine membrane protectrice a aussi été installée sur les fenêtres et sur les vitres de la porte-patio. Lors d’une tempête de vent, un objet pourrait briser la vitre, mais la membrane retiendrait les éclats de verre. Cette membrane est aussi à l’épreuve des voleurs. Si un cambrioleur casse la vitre, il ne pourra pénétrer à l’intérieur de la maison, puisque la membrane va retenir la vitre cassée.

Par la suite, les propriétaires de la maison ont fixé le chauffe-eau au sol avec une équerre en acier. « Lors d’un tremblement de terre, ce qui cause le plus de dommages est un chauffe-eau qui tombe de son socle. L’eau chaude se répand alors partout, cause beaucoup de dommages et peut générer des blessures. En Californie, les assureurs ont dû débourser beaucoup d’argent pour les réclamations liées à ce type de dommages lors des derniers tremblements de terre », explique M. Kovacs.

La famille de Dollard-des-Ormeaux a aussi fixé une armoire contenant des livres et des disques compacts à un mur avec une équerre. L’armoire, qui n’a pas de portes, ne pourra tomber et renverser son contenu en cas de tremblement de terre.

Pour la sécheuse, des tuyaux en acier remplacent les traditionnels tuyaux en caoutchouc. Ces tuyaux sont plus résistants et permettent d’éviter des dégâts d’eau en cas de fortes secousses.

Tempêtes de neige

Les propriétaires ont aussi apporté des changements à l’extérieur de la maison. Pour prévenir l’effondrement de leur toit en cas de forte tempête de neige, ils y ont installé des fils chauffants. Les fils, qui sont actionnés à partir d’un interrupteur, leur permettent de faire fondre la neige sans avoir à grimper sur le toit pour le déneiger.

Par la suite, ils ont fait appel à un électricien pour s’équiper d’un dispositif permettant de couper automatiquement leur chauffage au gaz naturel en cas de sinistre. Ils ont aussi ajouté une petite cage en métal pour protéger leur équipement à l’extérieur de la maison.

Finalement, pour prévenir une tempête de glace comme celle que le Québec a connue en 1998, la famille s’est dotée d’une génératrice. Cependant, cette dernière est munie de fils spéciaux qui alimentent seulement les composantes essentielles comme le chauffage, le réfrigérateur et la circulation de l’air.

La famille a investi près de 4 000$ pour protéger sa demeure d’un éventuel sinistre catastrophique. « On peut faire toutes sortes de choses pour empêcher une catastrophe de devenir un désastre. Ce qu’ils ont fait est un petit investissement qui garantit leur sécurité », souligne M. Kovacs.

Le Bureau d’assurance du Canada (BAC), qui était présent à la démonstration, affirme que les assureurs font leur part pour sensibiliser leurs clients à faire de telles modifications à leur propriété.

« La personne doit être responsabilisée ou impliquée pour réaliser des changements. Ce n’est pas toujours facile et c’est un travail continuel. C’est comme pour le vol auto. On répète sans cesse aux gens de ne pas laisser de sac sur le siège arrière. Qu’est-ce qui permet d’initier le geste? Malheureusement, c’est souvent quand la personne a subi des dommages », explique Jack Chadirdjian, directeur des affaires publiques et gouvernementales du BAC.