Selon les conditions pour lesquelles ils sont traités, près de 70 % des patients canadiens ne prennent pas leurs médicaments selon les directives de leur médecin, indique un rapport sur les tendances en matière de médicaments sur ordonnance d’Express Scripts Canada.

Le rapport, publié le 30 avril et basé sur des statistiques recueillies en 2018, souligne que les patients prenant plusieurs médicaments sont les plus susceptibles de ne pas bien adhérer à leur traitement.

Manque régulièrement des doses

« Pour que les médicaments fonctionnent, ils doivent être pris conformément aux instructions. Notre analyse des données sur les demandes de prestations et nos autres recherches montrent que les patients ne prennent pas systématiquement les médicaments tels qu’ils sont prescrits. Ils ne finissent pas toujours leurs ordonnances et manquent régulièrement des doses », déclare le Dr Dorian Lo, président d’Express Scripts Canada, nommé plus tôt cette année. « En plus du problème, plus un patient est confronté à des problèmes de santé, moins il est susceptible de prendre ses médicaments conformément aux directives. »

Le Dr Lo qualifie la non-observance des médicaments sur ordonnance « une véritable crise de santé » avec des effets négatifs allant de l’aggravation de l’état de santé des patients, au gaspillage des dépenses des patients et des régimes d’assurance médicaments.

L’étude révèle aussi que plus un patient a besoin de médicaments, moins il est susceptible de suivre les traitements prescrits. Les données démontrent que 44 % des patients prenant un médicament sont non-adhérents, 58 % des patients qui prennent deux à trois médicaments ne sont pas adhérents et 77 % des patients qui prennent quatre médicaments ou plus ont été jugés non-adhérents à au moins un de leurs traitements.

La non-observance augmente avec la gravité de l’état

Plus l’état du patient est grave et complexe, plus il est probable qu’il ne prend pas ses médicaments conformément aux directives. C’est le cas de 70 % des participants au régime souffrant d’asthme, de 47 % des participants au régime sont atteints d’un cancer, de 45 % des participants atteints de diabète et de 45 % souffrant d’affections inflammatoires telles que la polyarthrite rhumatoïde, la sclérose en plaques et le lupus, selon l’étude.

Pour lutter contre la non-adhésion, M. Lo recommande une approche globale de la conception des régimes d’avantages sociaux. « Les recherches nous indiquent qu’il existe de nombreuses raisons différentes d’être non adhérent, dont certaines cliniques, certaines liées aux couts et certaines liées au comportement. L’amélioration de l’observance nécessite donc une approche hautement personnalisée. Une approche unique ne fonctionne pas. »