Koïos Intelligence vient de lancer Olivo, qui est le résultat d’une application infonuagique basée sur le traitement automatique du langage naturel (TALN) permettant la centralisation et la numérisation de l’industrie de l’assurance. Cette nouvelle technologie a conquis de grandes institutions investissant à l’occasion d’une ronde de financement un montant total de 6,5 millions de dollars (M$). 

Mohamed Hanini

Koïos Intelligence est une jeune entreprise québécoise qui voit le jour en 2017 par son fondateur et président Mohamed Hanini. Expert en mathématiques et en recherche opérationnelle, le PDG et chef technologique n’a pas choisi au hasard le domaine de l’assurance.

Diplômé d’un baccalauréat actuariat et d’une maîtrise en finance mathématique et computationnelle à l’Université de Montréal, il se perfectionne au fil des années dans cette industrie. Il lance sa compagnie Koïos Intelligence dans le but de trouver des solutions et d’améliorer les processus.

« Nous sommes heureux de soutenir et d’accueillir dans notre écosystème d’entreprises en démarrage une compagnie visionnaire comme Koïos, offrant une solution innovante qui améliore l’expérience de toutes les parties impliquées dans l’ensemble de la chaîne de valeur », exprime Geneviève Biron, fondatrice et présidente de Propulia Capital, devenue membre du conseil d’administration de Koïos. Propulia Capital est une plateforme d’investissement qui accompagne des entreprises en technologie de l’information.

Olivo le « Airbnb de l’assurance » 

Olivo interagit directement avec le client via un clavardage en ligne en lui proposant une grande variété de produits à travers des processus de souscription et de réclamations fluides et efficaces.

« L’objectif était de diminuer le temps d’attente et d’offrir une nouvelle expérience d’interaction avec les consommateurs, que ce soit pour l’achat, mais aussi pour les changements d’informations du client », affirme le président de Koïos Intelligence. 

« L’idée principale est de traiter les informations en temps réel et de faciliter la vie des consommateurs, tout en facilitant le travail du courtier. Celui-ci sera amené à évoluer et à s’orienter vers plus de conseils personnalisés », ajoute-t-il. 

Ainsi, l’agent conversationnel devient un assistant virtuel au courtier lui permettant d’accéder rapidement à la recherche d’informations du consommateur et à la mise à jour des contrats. De plus, l’utilisateur a toujours la possibilité durant sa conversation avec Olivo de parler en tout temps à un agent. L’application adopte alors une formule 100 % hybride qui donne le choix au consommateur de dialoguer aussi bien avec une intelligence artificielle qu’avec un courtier, précise M. Hanini.

Une application spécialisée dans son domaine 

L’agent Olivo a été entraîné pour analyser et classifier les demandes de l’utilisateur. Il utilise l’intelligence artificielle (IA) multimodale, un type d’IA dans lequel plusieurs canaux de transmission d’informations sont utilisés à partir d’algorithmes. D’ailleurs, si le consommateur pose des questions en dehors du domaine de l’assurance, le robot ne pourra pas y répondre. L’application utilise un modèle d’apprentissage profond spécifique établi dans un réseau de neurones pour prédire le sens et même les intentions de l’utilisateur à partir de données structurées.

« Une fois que la machine a identifié l’intention de l’utilisateur et a compris la consigne, elle doit prédire une action et donc une réponse par rapport à la question posée, indique M. Hanini. Olivo a été entraîné pour donner des réponses bien déterminées, préparées et contrôlées à partir de sa base de données spécialisées dans le domaine des assurances. Cela diffère d’un agent conversationnel classique qui génère des réponses en se fiant aux informations retrouvées sur Internet. » 

Ce dernier a testé Chat GPT en posant la question de savoir si la couleur de la voiture pouvait influencer la prime d’assurance automobile et celui-ci a répondu que oui. Cependant, l’agent conversationnel Olivo a été entraîné pour ne pas faire d’erreur à ce type de question. 

Au-delà de son clavardage en ligne, Olivo détient un outil révolutionnaire dans l’univers des agents conversationnels, avance M. Hanini. L’utilisateur a la possibilité de s’adresser au robot vocalement. Ce dernier a été entraîné pour recevoir des instructions ou des questions via la reconnaissance vocale. En plus de cette option, il est capable de communiquer dans quarante langues.

Confidentialité et sécurité  

Pour l’entreprise, il est indispensable d’assurer la protection des données et de sécuriser les informations personnelles des utilisateurs et des clients. Koïos Intelligence s’est entourée de professionnels spécialisés en cybersécurité, en gestion de risques et en chaînes opérationnelles.

Elle s’est également associée à plusieurs experts de la communauté scientifique internationale provenant de l’Institut de valorisation des données (IVADO) et de l’Institut d’algorithmes d’apprentissage de Montréal (MILA).

Autre information clé dans la confidentialité, l’agent Olivo n’a pas été entraîné pour réutiliser les informations personnelles de l’utilisateur, mais seulement pour les stocker directement dans la base de données du client.

« Dans notre environnement de développement, on ne saura pas l’identité de la personne, le modèle ne prend pas en considération cette information. D’ailleurs, le robot n’a pas été entraîné pour retenir les données personnelles de l’utilisateur. Les neurones de l’agent conversationnel ont été seulement entraînés avec le corpus et les données de l’assurance. Ce sont avant tout des modèles de prédiction », explique le président de Koïos. 

L’entreprise s’engage à des responsabilités et obligations envers ses clients. Les données du consommateur sont la propriété du client, comme il est stipulé dans leur contrat. « À part le courtier ou l’assureur, personne ne peut utiliser les données personnelles du consommateur. L’information est alors protégée et contrôlée par le client », certifie M. Hanini. 

Il souligne un autre point aussi important qui concerne la géolocalisation des serveurs. Ces derniers sont basés à Montréal et sont donc régis par les lois du Québec qui protègent les renseignements personnels dans le secteur privé. 

Autres projets  

L’entreprise ne cesse d’augmenter ses performances et d’accroître les fonctionnalités de son application Olivo, avance M. Hanini. À l’heure actuelle, elle prévoit de mettre en place un centre d’appels dit « moderne » géré par l’intelligence artificielle. Les utilisateurs pourront dialoguer par téléphone avec l’agent conversationnel, doté d’une reconnaissance vocale. Les conversations seront enregistrées, ce qui permettra à l’agent ou au courtier d’accéder en temps réel aux informations déjà exprimées par le consommateur.

Koïos Intelligence travaille sur une deuxième campagne de financement qui se tiendra dans quelques mois. Installée au Canada, aux États-Unis et en Afrique du Nord, l’entreprise vient de s’implanter en France.

L’entreprise compte sur des démonstrations via le site Internet de l’entreprise pour mieux se faire connaître.