Les modifications proposées au Code criminel par Ottawa pour contrer le vol auto font l’unanimité au sein de l’industrie. Les différents intervenants interrogés par FlashFinance.ca, une publication-sœur du Journal de l’assurance, croient que ces mesures auront un impact positif si elles sont adoptées à la Chambre des communes.Le 15 avril dernier, le premier ministre du Canada Stephen Harper a annoncé qu’il criminalisait le fait d’altérer, de détruire et de supprimer le numéro d’identification d’un véhicule (NIV). Le gouvernement élargit aussi la définition criminelle du trafic de biens volés. L’Agence des services frontaliers du Canada aura ainsi le pouvoir de repérer les biens volés et de les empêcher de quitter le pays. « Le vol automobile est une affaire lucrative pour le crime organisé. Avec ce projet de loi, nous voulons leur faire déclarer faillite. Nous comblons ainsi des vides juridiques que le crime organisé exploitait depuis des années pour écouler les véhicules volés », a déclaré le premier ministre.

Freddy Marcantonio, directeur du développement des assurances et distribution stratégique chez Repérage Boomerang, affirme que tout projet de loi qui peut mener à des sentences plus sévères est une bonne chose.

« Le problème, c’est qu’il s’agit d’une décision politique. Il reste à espérer que les partis d’opposition vont appuyer le projet de loi. On applaudit les mesures proposées, mais il n’y a rien qui dit que les corps policiers vont avoir plus de soutien. J’espère que les sentences vont rendre le vol auto moins attrayant, mais si ça reste aussi facile de voler un véhicule, est-ce moins attrayant ? C’est pourquoi le support aux policiers est aussi important », explique-t-il.

Aldo Arcaro, directeur plans et programmes en assurance des particuliers à L’Union Canadienne, applaudit aussi l’initiative du gouvernement. « Il était temps qu’un tel projet de loi arrive, car ça fait des lunes que ça ne bougeait pas. C’est un pas dans la bonne direction et on l’appuie à 300 % », lance-t-il.

André Drolet, président d’Info-Crime et directeur national du développement des affaires de Marquage Antivol Sherlock, croit que c’est le début de la fin pour les voleurs. « Ça s’en va dans la bonne direction. C’est aussi une excellente nouvelle pour le marquage intensif. Les receleurs ne voudront plus prendre une auto marquée. En renforçant la loi, ce sera moins drôle pour eux. On ne peut que s’en réjouir », dit-il

Le Bureau d’assurance du Canada (BAC), qui travaille depuis quelques années pour faire adopter ces mesures, récolte ainsi le fruit de ses efforts. « Nous sommes très heureux de voir que le gouvernement fédéral écoute l’industrie de l’assurance et qu’il prend des mesures agressives. Il s’agit d’un engagement important du gouvernement », affirme Rick Dubin, vice-président aux investigations.

Le BAC travaillera maintenant à faire ajouter ces mesures à la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents pour contrer le joy ride, un fléau qui sévit toujours au Canada anglais. Le BAC veut aussi que le gouvernement fédéral adopte des peines plus sévères liées au vol automobile. « Si nous réduisons le nombre de véhicules volés, ça aura un impact positif sur les primes d’assurance. En plus de financer le crime organisé, il faut se rappeler que le vol auto finance le terrorisme », rappelle M. Dubin.