Pour assurer des voyageurs hivernants, les problèmes de santé préexistants constituent l’un des principaux obstacles à contourner. Dans de tels cas, faire appel à son conseiller financier peut être le gage d’un voyage sans souci.

Il faut s’assurer que le voyageur hivernant, mieux connu sous le nom de snowbird, satisfait à une clause de stabilité préalable en vertu de laquelle il n’a pas eu besoin de traitements depuis une période X, explique Alex Bittner, président de l’Association canadienne de l’assurance voyage (ACAV) et directeur, courtiers et réseaux de distribution spécialisés, chez Manuvie.

Ruth Cohen, directrice d’ITP Travel Montreal/Assurance voyage professionnelle, mentionne que les voyageurs hivernants qui ne satisfont pas à ce critère de stabilité peuvent voir leur police annulée. Ils peuvent sinon se faire imposer des exclusions liées au problème préexistant.

Pour faire en sorte qu’un voyageur hivernant soit toujours protégé, il est donc particulièrement important de vérifier qu’il répond au critère de stabilité. Or, celui-ci est soumis à des périodes qui varient d’une police à l’autre. Robin Ingle, PDG d’Ingle International, signale que, lorsqu’un client vient de recevoir un diagnostic, il doit démontrer que son état est stable dans les 12 mois qui suivent. Il peut être ardu d’obtenir une couverture sinon.

« Si vous avez fait un séjour à l’hôpital, ou si on a changé votre type ou votre dose de médicament, de nombreux assureurs y verront une instabilité. La plupart vont fixer la période de stabilité à 90 jours avant l’entrée en vigueur. Dans les cas extrêmes, certains iront jusqu’à cinq ans », précise-t-il.

Il ajoute que de nombreuses compagnies d’assurance peuvent conclure qu’un voyageur hivernant est en traitement s’il a simplement consulté un médecin. Pour cette raison, les conseillers et leurs clients doivent bien lire la clause de stabilité et s’assurer que le client y satisfait.

Robin Ingle ajoute que le simple fait de modifier sa médication peut changer le statut médical du client : selon les conditions de sa police, celui-ci peut alors être tenu d’informer son assureur. Erin Finn, directrice et tarificatrice d’Assurance Voyage RSA, rappelle que les voyageurs hivernants font l’objet d’un questionnaire approfondi, car la majorité a au moins un problème de santé. Les assureurs leur posent beaucoup de questions afin d’évaluer adéquatement le risque.

Lorsqu’un dossier sort de la norme, Mme Finn recommande au conseiller de communiquer avec la compagnie d’assurance pour explorer les solutions. « Certaines compagnies offrent une souscription médicale sur mesure. On peut alors voir, de concert avec le tarificateur, s’il y a moyen d’offrir quelque chose », dit-elle.

Pour Mme Finn, l’idéal serait que le conseiller pose à son client voyageur hivernant une multitude de questions lui permettant de déterminer avec précision la protection qu’il lui faut ; c’est ainsi qu’il lui permettra de véritablement faire un bon voyage.

Connaitre son client

Les conseillers doivent s’assurer que leurs clients comprennent bien chaque question. Au besoin, le conseiller devra lui demander de s’informer auprès de son médecin, puisque l’obtention de réponses adéquates aux questions d’ordre médical aidera à établir la couverture nécessaire.

« Pour cela, on doit connaitre son client. Comme il faut souvent répondre à un questionnaire, le client doit connaitre son dossier de santé et être en mesure d’y répondre correctement », explique Erin Finn.

En tout premier lieu, le conseiller doit s’informer des problèmes de santé actuels et passés de son client, estime Ruth Cohen. « Il est important de connaitre ces problèmes, même s’ils ne nécessitent aucune prise de médicament, dit-elle. C’est ainsi que l’on détermine la nature de la couverture à solliciter en leur nom. »

Erin Finn explique que, en ayant un questionnaire fouillé, le conseiller pourra mieux cibler les besoins du client. Car les besoins et attentes du demandeur changent d’une personne à l’autre.

« S’il s’agit d’un voyage ou d’une croisière de grand prix, on demandera probablement une assurance annulation. Mais si la personne prévoit prendre sa voiture pour descendre en Floride, ce ne sera peut-être pas nécessaire. Certains voyageurs veulent une protection mur-à-mur. D’autres se contentent d’une assurance médicale », ajoute-t-elle.

Du côté de l’ACAV, on soutient que le principal problème tient au fait que bien des gens ne savent pas à quel point ils ne sont pas protégés lorsqu’ils partent. Alex Bittner calcule qu’ils sont nombreux à croire que leur assurance provinciale reste en vigueur, alors qu’en réalité, on est bien peu protégé une fois hors de sa province. Voilà pourquoi il est essentiel que les voyageurs hivernants aient une assurance digne de ce nom.

« Le conseiller est l’un des meilleurs atouts à la portée du voyageur hivernant. Il peut s’occuper de la paperasse et dénicher le programme qui lui convient le mieux », dit-il.